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En mode nocturne… | Solidream - Rêves, Défis et Partage - Récits, films documentaires d'aventure
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C'est à 5h50 du matin, le 21 avril 2011, après 227km de vélo que nous arrivons à Valparaiso. Nous avons réalisé les 1300km séparant Bariloche et Valpo en moins de 9 jours, avec pour seule motivation de rejoindre la ville où des amis mais aussi de la famille de Siphay nous attendent. Ainsi qu'un peu de confort après plus d'un mois en Patagonie... entre froid, vent et pluie... En savoir plus sur cette étape : https://www.solidream.net/blog/fr/2011/04/27/en-mode-nocturne/

En mode nocturne…

Nous sommes le 11 avril, il 14h, nous quittons Bariloche (Argentine) après avoir changé la jante arrière du vélo de Morgan.

Cordillère des Andes
Cordillère des Andes

Tout juste sortis de la Patagonie, notre état d’esprit a légèrement évolué. Nous souhaitons arriver le plus vite possible à Valparaiso (Chili) où une partie de la famille de Siphay ainsi que des amis nous attendent. Cette nouvelle manière d’appréhender la route, de vivre le voyage, nous ouvre de nouvelles portes… nous vivons sans tenir compte des horaires, faisons des rencontres d’un nouveau genre, roulons jusqu’à épuisement puis nous couchons dans le premier espace capable d’accueillir deux tapis de sol… Parfois nous finissons la journée à 5h du matin, nous relevons vers 10h et reprenons la route pour réaliser plus de 220km en 12h de vélo… De cette manière nous cumulons plus de 1300km en moins de 9 jours… soit en moyenne 145km chaque jour…

A Puyehue, Ugo le boulanger

La boulangerie de Puyehue
La boulangerie de Puyehue

Le 12 avril nous entamons la traversée des Andes d’Est en Ouest afin de rallier le Chili. Nous passons de longues heures à monter sous une pluie fine et froide… Puis, les formalités administratives terminées, le douanier nous précise qu’il reste 50km pour rejoindre la prochaine ville… il est 18h, dans 1h30 il fera nuit, mais nous décidons d’y aller !

Vers 21h nous arrivons à Puyehue, complètement trempés et gelés. Nous roulons sans gants, avons le bout des doigts blanc en réaction au froid. Tremblotants, tout en rigolant face à cette situation devenue presque banale, nous rentrons dans la première « Panaderia » (Boulangerie) et demandons du pain. Ugo, le patron, comprend rapidement que nous avons besoin de nous réchauffer. Sans hésiter, il nous invite à passer derrière le comptoir, là où il fabrique le pain, aidé de ses employés il ouvre toutes les portes des fourneaux pour réchauffer la pièce, nous apporte deux cafés chauds et quelques pâtisseries… Tous sont intrigués par nos vélos et nous posent beaucoup de questions. Nous en profitons pour leur demander s’ils connaissent un endroit où nous pourrions dormir à l’abri de la pluie… et c’est ainsi que nous passons la nuit chez deux des employés. Nous posons nos tapis de sol dans le salon, des fenêtres il ne reste que le cadre, les vitres sont en option. La cuisine se résume à un évier qui n’est pas raccordé à l’eau courante et l’eau chaude dans la salle de bain restera du domaine du rêve…

C’est bien souvent ceux qui ont le moins qui donnent le plus…

Le monde de la nuit

« La nuit approche et nous ne sommes pas trop fatigués. Nous souhaitons arriver au plus vite et je réalise que le fait de ne rouler que le jour nous fait perdre un temps précieux. Je propose donc à Siphay de changer notre facon de fonctionner, en essayant de rouler un maximum, de jour comme de nuit, et de se contenter d’un peu moins de sommeil (4 ou 5h ). Il accepte cette proposition sans hésiter. »précise Morgan

Les jeunes de la Ruta 5
Les jeunes de la Ruta 5

Durant plus d’une semaine nous passons nos nuits sur la Ruta 5, l’autoroute qui traverse le Chili du Sud au Nord. Nous mangeons dans les petites boutiques réservées aux routiers, rencontrons quelques jeunes perdus dans l’oisiveté, traînant dehors toute la nuit, saluons les prostituées et travestis installés le long des barrières de sécurité… puis à partir de Temuco nous ne prenons même plus le temps de monter la tente, la pluie n’est plus qu’un vieux souvenir, et nous dormons allongés chacun à côté de son vélo… quelques heures après nous repartons…

Rancagua – Valparaiso : l’ultime étape

Le 20 avril nous nous réveillons non loin de Rancagua et notre envie d’arriver à Valparaiso n’a jamais été aussi grande. Vers 21h, après plus de 100km nous arrivons à Santiago.

Nous prenons une petite heure pour nous reposer, manger un peu et profiter de l’ambiance régnant dans cette grande capitale.

« Nous aurions pu rester là. J’ai des amis à Santiago qui pouvaient nous héberger. Mais l’envie de retrouver la ville où vit une partie de ma famille paternelle que j’ai retrouvé en 2008 lors de mon premier voyage en Amérique du Sud est trop grande. Je demande à Morgan ce qu’il en pense. Il est aussi motivé pour continuer à rouler… il ne reste plus que 115km pour rejoindre Valparaiso… » raconte Siphay.

Après 4000km en 40 jours
Après 4000km en 40 jours

Ainsi nous reprenons la route et roulons sur la Ruta 68 en direction de la côte Pacifique. Nous traversons 2 tunnels et retrouvons quelques sensations fortes lorsque nous voyons au loin les camions qui nous rattrapent… vite il faut sortir du tunnel…

C’est à 5h30 du matin, après 227km de vélo, que nous arrivons  dans cette ville portuaire et universitaire. L’émotion est grande. Nous ne sentons plus la fatigue tellement nous sommes excités. Nous prenons un café chez un vendeur ambulant et discutons avec un Bolivien de la route que nous allons parcourir dans son pays.

Vers 6h nous téléphonons à Neve, une amie qui s’est gentillement proposée pour nous héberger. Nous sommes un peu gênés de la réveiller mais avons tellement hâte de nous coucher. Une heure après nous nous endormons et reprenons des forces pour ces 3 semaines à Valparaiso qui s’annoncent bien chargées…

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