Au mois de novembre 2011 nous sommes en Colombie. Nous traversons les Andes pour la dernière fois, passons le bonjour aux FARC et rejoignons la mer des Caraïbes afin de trouver le voilier qui nous mènera vers le Panama…
La 5 Novembre 2011 nous quittons Cartagena, la Colombie et, avec ça, l’Amérique du Sud. C’aura été une année complète sur ce continent riche et attachant. Nous sommes partagés entre nostalgie et excitation à l’idée de ce qui nous attend pour les semaines et mois qui suivent… Mais il faut savoir vivre dans le présent et profiter de chaque instant. L’heure est à la traversée des Caraïbes, la découverte des îles San Blas et des Indiens Kunas sans oublier les instants que nous allons partager avec Alain, notre capitaine. Un homme, un marin que nous allons, pour notre plus grand plaisir, apprendre à connaitre.
Les 3 vélos sont sur le pont. Brian et Alain, notre capitaine, se chargent de praparer le gréement tandis que Siphay saute à l’eau pour nettoyer la coque. Nous partons dans deux jours pour une traversée, avec escales, d’une semaine environ.
Trouvé ! Nous avons fait la belle rencontre tant attendue et partons jusqu’au Panama à bord du voilier « Dérobade ». Le soir nous chargeons nos trois vélos à bord et sommes heureux, après notre voyage en Antarctique, de remettre le pied sur un bateau…
L’art de la pêche aux abords de Cartagena
Le port de Cartagena est notre nouvelle maison. Nous restons quatre jours à chercher un bateau…
Cartagena. Notre recherche à Santa Marta n’a pas porté ses fruits. Nous nous sommes donc rapidement rendus à Cartagena avec l’espoir de trouver LE voilier. Mais une fois de plus il nous faut passer des heures devant l’entrée du port à attendre, à provoquer la bonne rencontre… Pas facile de rester éveillés..
N’oublions pas la chance que nous avons en France. Ici, comme dans de nombreux pays, les aides sociales sont plus que limitées. Malgré un accueil très chaleureux, nous croisons également la misère dans ce pays.
Santa Marta. Après avoir passé quelques heures à chercher des personnes susceptibles de nous embarquer sur leur voilier pour rejoindre le Panama nous nous endormons devant le port de plaisance aux pieds de nos vélos.
Petit revendeur de sandwiches à Santa Marta. Ses gros hamburgers nous soulagent d’une faim de loup après… avoir déjà mangé dans une petite tienda plus haut ! Les jours de vélo depuis les Andes nous ont poussé dans nos derniers retranchements, il faut faire le plein.
L’interminable train qui transporte le charbon d’une mine à ciel ouvert. La région de Magdalena est la principale source de richesses du pays. Environ 80% de la population colombienne dépend de près ou de loin du fleuve du même nom.
Petit rappel à l’ordre. La route n’est pas un terrain de jeu, l’homme est notre plus grand prédateur…
Voici comment nous sommes installés lorsque nous pouvons dormir à l’abri d’un toit. Chacun à côté de son vélo, au sol sur son tapis ou perché dans son hamac.
30km avant la ville d’Ocaña nous sommes contraints de nous arrêter tellement la pluie est violente. Nous profitons de cet abri pour nous réchauffer et nous replonger dans nos lectures du soir.
Une averse s’apprête a tomber, qu’est ce qu’on fait les gars? Vous pensez qu’elle va durer longtemps celle-ci ? Notre timing est serré jusqu’à la côte. Des kilomètres de plus ce sera ça de moins pour demain…
A l’aplomb d’un sommet, nous avons une vue superbe sur les paysans colombiens
Après deux journées complètes de pure ascension, difficile pour les cuisses mais comme toujours nous sommes récompensé par des paysages extraordinaires et de superbes descentes : les efforts payent toujours !
L’ara, ce perroquet aux superbes couleurs, est très présent dans la région. Nous profitons ce soir là de sa compagnie, juste à côté de notre lit d’un soir.
Après une journée de 170km nous arrivons dans un petit village vivant principalement de l’activité des camioneurs nombreux sur cet axe. Nous rencontrons le patron d’un restaurant qui nous invite à prendre une douche chez lui et nous offre sa terrasse pour passer la nuit. Brian profite d’un moment de répit pour remettre ses muscles en bon état avec une petite séance d’étirements
Ce que nous ne pourrons jamais oublier de ces adieux à notre chère Cordillère des Andes seront les descentes folles que nous avons vécu. Nous descendons à des vitesses frôlant parfois les 80km/h, doublons des dizaines de véhicules, faisons la courses avec les plus joueurs… Nous sentons parfois, dans les virages rapides, les cadres se déforment sous notre poids. Dans ces moments là nous n’avons pas besoin de nous parler, nous savons que nous recherchons tous les trois la même chose au même moment. Une bonne dose d’adrénaline et quelques sensations fortes.
Au sommet, nous contemplons d’en haut la route de descente sinueuse qui nous attend au loin dans ce paysage andin.
La Colombie est réputée pour l’inécurité, conséquence du narcotrafic. Dans la zone frontalière avec le Venezuela nous croisons de nombreux barrages de militaires et pourrions nous croire au milieu d’un film Hollywoodien. Mais ces hommes là font la chasse au FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) et pas aux touristes.
Durant nos 3 premiers jours dans le pays, 5000m de dénivelé positif, nous offrant ainsi de tels miradors splendides.
Nos pneus réputés increvables ont souffert ces derniers jours. 8 crevaisons en 3 jours… nous mettons en place un concours de celui qui change sa roue le plus rapidement : Siphay premier, Morgan second et Brian qui n’a pas encore autant d’expérience ferme la marche.
Pas cher, pas cher! : 1200 pesos colombien le kilo de bananes (0,40€)…
Entre deux ascencions dans les Andes Colombiennes, nous croisons des paysages de rizières d’un vert resplendissant. Le riz de Colombie était bien parfumé dans nos assiettes.
Ici en Colombie, le pétrole retrouve des tarifs comparables à l’Europe mais notre carburant à nous, en revanche, devient beaucoup plus accessible qu’au Venezuela. Arepa au poulet, empanadas au fromage, salchicha et oeuf dur pour 1,20€ le tout. Le plein fait nous repartons pour quelques heures.
Les routes de montagnes nous réservent souvent de drôles de surprises. Ici, en souvenir de la route de la mort en Bolivie, nous croisons des camion sur des routes sinueuses, étroites et réduites par les éboulis.
Bien que ceci ne soit pas recommandé nous passons la frontière avec le Venezuela de nuit le 25 Octobre 2011, par la ville de San Antonio del Tachira. Rapidement, nos recherches pour dormir nous font rencontrer la police locale qui s’étonne de nous voir ici en pleine nuit. « Savez-vous que vous êtes en zone très risquée ? Connaissez-vous les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) ? Un de leur camp est 2km par là tandis que les forces spéciales elles sont installées 1km dans l’autre sens. Vous ne pouvez pas rester là, je vais appeler mes collègues. » Après cet avertissement ils nous escortent vers un collège privé pour dormir en sécurité et à l’abri de la pluie.
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