Thaïlande : « Land of smile » – « Le pays du sourire »
Nous quittons la chaleur et la moiteur de Darwin qui nous faisaient transpirer au moindre mouvement pour démarrer un nouveau continent : l’Asie. Ainsi, c’est vers la mi-décembre 2012 que Brian, Etienne et Siphay débarquent dans cette mégapole qu’est Bangkok en Thaïlande. Morgan profite de la proximité avec la Nouvelle Calédonie pour rejoindre une partie de sa famille vivant là bas et passer les fêtes de fin d’années tous réunis après plus de deux ans. Durant 3 semaines Siphay, Etienne et Brian laissent les vélos à Bangkok pour voyager et découvrir la Thaïlande autrement.
Des vacances sans nos vélos
Impossible de passer en Thaïlande sans passer par la case Bangkok. Cette ville, immense et dense, fourmille d’activités et le contraste est intéressant à observer.
Les immenses immeubles luxueux de plus de 50 étages se mêlent aux baraques en tôles et en bois ; la prostitution et le tourisme sexuel contrastent bien avec les nombreux temples et lieux de recueillements partout dans la ville.
Après avoir connu la nourriture excessivement chère et de qualité médiocre pour notre petit budget en Australie, nous jubilons devant autant de nourriture succulente et bon marché. Quant à l’eau du robinet, certains nous déconseillent de la boire mais notre estomac, après plus de deux ans sur les routes du monde, l’accueille sans soucis.
Nous passerons quelques jours à arpenter les rues de Bangkok, gentiment hébergés par Caro et Cyril, un ancien camarade d’école de Morgan. Nous avons pu également compter sur Maija, une finlandaise amie d’une amie qui nous avait hébergé à Auckland en Nouvelle Zélande. On vous le dit tout le temps, les gens sont sympas !
Brian retrouve sa sœur et son cousin venus de France pour 2 semaines fêter Noël et le nouvel an ensemble. Que ce soit sur les îles et les plages paradisiaques du sud du pays ou dans les montagnes et les plaines du nord, en bateau, en train ou en scooter, nous sommes agréablement surpris par la gentillesse et le sourire perpétuel sur le visage des thaïlandais. Sourire de façade ou non, nous avons toujours senti un immense respect et une envie de nous aider.En parlant de sourire, il y en a un qui a faillit le perdre !!!
Siphay écrit : « Suite aux sauts vertigineux des falaises néo-zélandaises, une partie de ma dent est restée sur place. N’ayant aucune assurance et comptant sur ma dentition jusque là intacte je laisse passer le temps. Mais quelques mois plus tard en Australie, la douleur est réapparue au milieu du désert puis s’est apaisée après la nuit… je me suis convaincu que je pouvais continuer jusqu’en Asie, où une simple consultation n’excèderait pas plusieurs dizaines de dollars. Sur place, une dentiste au très bon anglais m’explique qu’il me faut suivre un traitement pour guérir ma dent très attaquée. Elle parle de visites régulières durant le prochain mois avec probablement plus d’une visite par semaine pour assurer la re-consolidation. Impossible pour Solidream de rester plus longtemps sur place ! Prenant connaissance de mes contraintes, et se renseignant sur les dentistes présents sur notre futur itinéraire, la dentiste tente une dernière fois de me convaincre des soins… mais finalement elle non plus ne voit pas d’autre solution que de l’arracher. Je ne réfléchit plus, j’en oublie d’ailleurs de garder la dent en souvenir ! Facture : 12,50€ !»
Brian se souvient : « Ma sœur me l’avait promis et je l’ai eu le bon temps après le désert australien ! C’était d’ailleurs une de mes motivations sur le vélo pour avancer dans le désert : m’imaginer sous les cocotiers à siroter un cocktail avec elle et mon cousin. Et effectivement ça n’a pas manqué ! Ceci dit, je suis retourné dans le cadre touristique ‘classique’ avec bus de touristes, bateau de touristes, îles paradisiaques de touristes et accueil pour touristes. Ce n’est pas si mal pour se relaxer (encore que.. faut voir) mais ça n’a rien à voir avec ce que l’on vit en voyage à vélo : tout est tracé, on est attendu à chaque coin et la moindre ‘expérience’ doit être achetée et le seul échange possible semble être par le porte-monnaie.
Mais bon je n’en avais un peu rien à faire tant que je passais du bon temps avec ceux que j’aime. Il faut s’imaginer l’effet que ça fait de retrouver un membre de sa famille après deux ans. Je dirais même qu’il faut l’avoir vécu pour réellement le comprendre. C’est fort et ça ressource vraiment. Et puis je crois qu’ils n’auraient pas vraiment aimé ne pas savoir où dormir chaque soir ni se doucher à la gourde de vélo. A moi aussi un peu de confort m’a fait du bien je dois le reconnaître ! Par contre ça ne dure jamais assez longtemps. »
L’équipe de nouveau réunie
Le 5 janvier, Morgan retrouve l’équipe dans la capitale :
Morgan écrit: « Ces 3 semaines avec ma famille m’ont fait beaucoup de bien. J’ai pu oublier un instant le travail photo, vidéo, texte, site web… ainsi que toutes les contraintes liés à une vie 24/24h et 7/7j avec les copains. Je me suis surpris plusieurs fois à ne rien faire de spécial pendant plusieurs heures successives, choses rare chez Solidream ! Aussi j’ai fortement apprécié être chez moi. En effet, depuis 28 mois, lorsque nous ne sommes pas dans la nature, nous sommes toujours chez les autres. Chacun de nos gestes est calculé pour assurer la politesse que nos hôtes méritent, chaque soir nous devons être de bonne humeur et entretenir des conversation avec ces personnes qui nous ouvrent leurs portes, tous les matins nous devons veiller à ne rien laisser traîner et bien ranger l’espace qui nous a été offert… pendant ces 3 semaines j’ai pu oublier cette rigueur et faire les choses comme je le souhaitais. »
Tel des écoliers se retrouvant après les grandes vacances, nous sommes tout excités d’être à nouveau réunis et passons des heures entières à raconter nos ‘’vacances’’.
Le 8 Janvier nous reprenons la route en direction du Cambodge et quittons Bangkok sous les klaxons et l’air pollué. Rouler à vélo dans cette ville restera pour nous un souvenir fort. Un trafic et une pagaille ‘’organisée’’. Slalomant entre les voitures, les camions et les scooters, respirant les gaz d’échappement à pleins poumons, nous découvrons une nouvelle façon de faire du vélo. En effet, prudent autant que possible, nous nous accrochons de temps en temps à l’arrière d’un camion. Comme avec les ailes de kites, une main sur le guidon, une autre sur le camion, nous roulons entre 40 et 60 km/h et ainsi gagnons un peu de temps.
Etienne, Morgan et Siphay effectuent plus de la moitié des 400km menant jusqu’à la frontière avec cette technique. Brian, un peu moins à l’aise et retissant avec cette méthode ne souhaite pas vraiment s’accrocher aux camions. Pourtant, une fois, il tente de s’agripper à un camion roulant à allure modérée en pleine montée. Est-ce ce manque de confiance qui fait que Brian « oublie » les quelques règles de prudence pour ce genre d’activité ? En effet la vitesse de Brian vis à vis du camion était trop faible. De plus, plutôt que de s’accrocher à l’arrière, il agrippe le camion au milieu, entre deux rangées de roues. Déséquilibré, il se retrouve à terre, et l’arrière du vélo passe sous les roues du camion. Plus de peur que de mal, seul le porte-bagage, l’ordinateur et quelques affaires sont endommagés. Son casque, rangé dans une sacoche, a explosé en morceaux… Avertissement ‘’sans’’ frais.
Brian : « Depuis le début je ne me sentais pas de jouer avec les camions. Et d’ailleurs les copains le faisaient sans moi. J’ai quand même voulu tenter une fois et je n’aurais pas dû. J’aurais dû écouter mon instinct et continuer ma route tranquille à pédaler. J’avais dit dans un article précédent que la vie n’est qu’une succession de prises de risques et de satisfactions. Là en l’occurrence je suis content de ne pas être passé sous les roues moi-même… Comme je l’ai dit à ma mère, j’ai ‘fait le con’. Ce risque ne dépendait pas que de moi et c’est pour ça que je l’ai mal géré je pense. A l’avenir je réfléchirai. »
Après 4 jours sur les routes et une heureuse rencontre l’instant d’une journée avec Addie, Micha et Mikki dans le petit village de Khlong Yai, nous passons la frontière et arrivons au Cambodge.
Nouvelle monnaie, nouvelle langue, il ne nous faut pas longtemps pour remarquer combien la différence est grande entre les deux pays.