Voilà un superbe accueil. La frontière à peine passée, les enfants s’éclatent à nous saluer, et souhaitent jouer avec nous. Ceux là ne tentent pas de nous courser mais profitent à leur tour de s’accrocher au convoi que l’on représente, tel l’équipe Solidream derrière certains camions.
Nous entamons le Cambodge sur une piste sans trop d’indications. Nous avons simplement repéré un tracé sur une carte qui nous a était offerte. Notre curiosité et le raccourci que cela représente sont l’occasion de s’aventurer dans l’arrière pays cambodgien. Une chose est sûre, nous ne savons pas ce qui nous attend !
Impression de Brian : « J’étais content que les gars aient accepté de s’engager sur cette piste. J’aime quand nous partons ensemble hors des sentiers battus, c’est là où la dynamique de groupe est la meilleure. Et puis si nous avions su à l’avance l’état des pistes nous ne nous serions peut-être pas engagés. Des fois, mieux vaut ne pas connaître les difficultés à venir ! «
Siphay écrit : « De la poussière, des cailloux, des trous, mais je me sens bien. Équipés de nos SolidVélos, le tout terrain met du piment aux kilomètres. Bien mieux que sur les routes pleines de trafic où certains conducteurs laissent un peu trop place au destin pour savoir si ça passe. Enfin un peu d’inconnu où l’on ne croise pas de zone touristique. »
Aux portes de la forêt de Cardamone, la piste est semblable à celles de la forêt Amazonienne. Pour Morgan, les souvenirs et les sensations réapparaissent.
Morgan : « Parfois, sur les longues routes bitumées et plates, je m’ennuie du vélo. Mais dans cet environnement je ne vois pas passer les kilomètres et je réalise à quel point j’aime être dans ces endroits reculés de la planète. »
Lancés à vive allure sur les terres ocres de la Cardamone, nous franchissons ces ponts de bois étroits, avant d’attaquer des montées difficiles où ils faut parfois mettre pied à terre pour pousser les vélos.
Un tronc d’arbre couché suffit pour traverser ce cours d’eau ! Pas très large, il faut rester prudent et vigilant pour garder les roues dans le bon axe. À 3 mètres de haut, une erreur serait fâcheuse.
Brian raconte : « La jolie piste s’est vite transformée en sentier cabossé avec des passages franchement difficiles. Même si c’était le grand kiff de rouler sur ces pistes, je doutais toujours un peu de là où l’on allait finir en empruntant ces chemins dans la jungle. »
L’unique moyen d’approvisionner les villages situés dans cet jungle est la mobylette.
Brian et Etienne aident un peu ce convoi (exceptionnel pour nous) à monter la pente. Allez Hop c’est repartit.
Siphay explique : « Aimant les sensations fortes , la vitesse et bien que nos vélos soient solides je dois quand même faire attention à ne pas trop m’emporter. Les 41 000km parcourus ont quand même fatigué nos montures.
Je me souviens entendre Morgan dire à propos de nos vélos ce jour là : « Ce sont des tanks !» »
Voie sans issue ? Non non, il suffit juste de traverser la rivière, avec de l’eau jusqu’aux genoux, pour rejoindre la piste en face. Afin d’éviter de faire prendre l’eau à ses sacoches, Brian doit porter son vélo chargé.
Etienne raconte : « Voilà plusieurs heures que nous roulons sur cette piste accidentée. La chaleur et l’humidité me fait transpirer à grosses gouttes. Une pause fait le plus grand bien, d’autant plus que l’instant d’avant je viens de casser ma paire de tongues… »
Petit Village au coeur de la jungle.
Amusés de voir des étrangers chez eux, les enfants du village nous suivent partout. Ainsi, alors qu’Etienne va se doucher dans la rivière juste à coté, ils viennent l’imiter. Instant unique et merveilleux. On ne sait pas qui, d’Etienne ou des enfants ont commencé, mais cela s’est fini en bataille d’eau ! Ceci dit, de gros doutes persistent sur Etienne…
Cette petite fille contraste avec la majorité des enfants que nous avons rencontrés. Plutôt que de nous courir après et nous crier des « Hello » ou « Bye, bye », elle préfère se cacher derrière son père avec qui nous échangeons quelques mots en anglais.
Second jour dans les montagnes de Cardamone. Dès l’aube, alors que la brume commence tout doucement à se dissiper, nous reprenons la route en direction des montagnes et profitions de quelques kilomètres hors de la jungle. Nous apercevons enfin le ciel. Nous cherchons la piste, le chemin, qui nous mènera jusque la ville de Kampong Speu, à une soixantaine de km à vol d’oiseau.
De retour dans la forêt. A peine plus large que nos pneus, il nous faut faire preuve de vigilance et sortir nos talents de funambules pour passer ce ‘’pont’’. Rajouter à cela que la branche sur laquelle nous posons les pieds tourne sur elle même. C’est pour cela que Morgan tient la branche tandis qu’Etienne traverse prudemment.
En ce deuxième jour immergés dans la jungle nous cherchons toujours notre voie vers la sortie Nord-Est. Nous nous basons sur une carte peu précise et sur les informations recueillies grâce aux locaux… Nous devons traverser de nombreuses rivières et évitons de rouler dans l’eau car ensuite la terre colle aux roues et cette boue vient abîmer notre kit chaîne ainsi que nos freins. Restons secs tant que l’on peut !
Après plus de 100km dans cette jungle dense et sauvage nous devons rebrousser chemin. Ici la piste et les traces d’éventuels passages ont totalement disparu. Nous savons que nous étions sur le bon cap mais il nous est impossible d’avancer à une allure correcte.. Sans boussole, ni ravitaillement suffisant, et devant maintenant ouvrir notre passage à la machette, il est préférable de rechercher une nouvelle voie plus au Sud… Mais ce jour là nous ne trouverons pas le chemin pour rejoindre la civilisation et passerons une nuit de plus dans les montagnes de Cardamone.
Qu’importe le terrain et les conditions, il faut ravitailler les villages les plus isolés de ces montagnes. Nous sommes à chaque fois médusés de voir comment les Cambodgiens se déplacent avec leurs mobylettes ULTRA chargées !
Troisième jour dans la jungle, nous reprenons la « route ».
Cette fois nous partons en direction du Sud, pour tenter de rejoindre le village de Chi Pat. Quelques personnes nous ont dit que c’était possible… qu’il y avait un sentier…
Pour rajouter de la difficulté à l’exercice, il nous faut également passer sous les arbres couchés qui nous barrent la route. Rien à faire, on passe quand même. Ce n’est pas cela qui va nous arrêter, ni même les sangsues qui viennent s’agripper à nos jambes et nos bras… On en voit ici la trace sur le mollet de Morgan.
Oui oui, nous avons bien dit funambules !!!
Après 180km en 3 jours dans cet environnement extraordinaire nous sentons que nous sommes sur la voie de la sortie. Le sentier montre des traces de roues, nous croisons mêmes quelques mobylettes en fin de matinée. Les « pilotes » nous confirme que nous sommes sur la bonne voie !
Etienne raconte : « Une première vraie expérience de la jungle pour moi. L’environnement et l’ambiance y sont tellement géniaux et un peu angoissants que l’excitation était à son maximum. La sensation de fatigue se faisait oublier… »
Nous avançons avec nos gourdes vides et comptons sur les rivières pour nous rafraîchir et abreuver nos corps déshydratés par des heures d’efforts. Notre carte n’est pas assez précise pour nous indiquer où nous trouverons le prochain cour d’eau donc la surprise en est d’autant plus agréable.
A peine sortie de la jungle, nous profitons d’un petit restau pour faire le plein en ‘’énergie’’ avec une bouteille de coca Cambodgien, de 3L ! Nous immortalisons l’instant en souvenir du plaisir que nous éprouvons lors de cette halte à l’ombre d’une terrasse.
Après nos 200km d’expédition en jungle nous réalisons que nous avons perdu pas mal de temps sur notre planning. S’ajoute à cela que la route que nous empruntons maintenant est franchement désagréable. Pas de place pour les vélos, des centaines de camions et une poussière qui nous gratte la gorge et nous pique les yeux.
Ni une, ni deux, nous sautons dans un camion avec nos vélos et gagnons une centaine de km en direction de Phnom Penh, la capitale du pays.
Titole et Tija sont des cyclistes voyageurs au caractère bien trempé et c’est tant mieux. Ces deux retraités français connaissaient « Solidream » déjà depuis deux ans. Ce fût donc une belle surprise de se rencontrer par hasard au Cambodge.
Chaque année, ces deux amoureux partent au bout du monde quelques mois pour un long voyage à vélo. Un bel exemple pour démontrer que, même passé l’âge de la retraite, on n’est pas trop vieux pour être cycliste voyageur !
Nous en avons fini de la jungle et roulons désormais le long du Mékong, ce fleuve mythique. Comme la plupart des pays que nous traversons, nous nous mettons au rythme local. Généralement débout à 6h pour commencer à rouler, nous avons quotidiennement la chance de voir les habitants s’éveiller. Sauf qu’il y en a toujours des plus matinaux que d’autres ! Ici quelques pirogues sont en activité, certainement depuis quelques heures. La pêche doit y être meilleure.
Voilà encore un « petitout » suffisamment grand pour se débrouiller seul. Cette fillette ne s’est pas installée seule « à table » comme on dirait, mais bien sur la table !
Les enfants nous étonnent chaque jour par leur indépendance et leur autonomie. La différence est grande par rapport aux enfants occidentaux… cela laisse songeur sur l’éducation peut être trop « assistée » de nos jeunes.
Toujours sur les rives du Mékong, les pirogues, motorisées ou non, parties à la pêche tôt le matin, reviennent chargées de poissons. Elles servent également de logement pour de nombreux pécheurs cambodgiens.
Nombreux sont les vendeurs ambulants sur le bord de la route. Ici, nous nous arrêtons pour savourer un excellent jus de canne à sucre tout juste pressé dans son chariot par ce vendeur. Une vraie source d’énergie.
« Hello, hello, hello ! » Ce sont les paroles des enfants qui bordent les routes du Cambodge. C’est un peu difficile de répondre à tout le monde tellement ils sont nombreux mais en tous cas ça fait chaud au cœur de rouler toute la journée encouragé par les minots dans chaque village que l’on traverse. À la pause, ils n’hésitent pas à assouvir leur curiosité en venant à notre rencontre et c’est à chaque fois un moment de plaisir et de rigolade.
Alors que la nuit tombe, nous nous rapprochons de cette pagode pour passer la nuit. Au Cambodge, la pagode est un lieu de recueil et de rassemblement ouvert à tous. Les moines vivant sur place acceptent avec grand plaisir notre demande d’hébergement.
Les couleurs du ciel, les palmiers et le temple nous font penser à un décor de film.
Ici les difficultés de compréhension sont présente à l’oral comme à l’écrit. Possédant un alphabet différent (alphabet Khmer), cela peut parfois compliquer les choses. Une simple direction à trouver peut s’avérer être un challenge !
Nous supposons que ces quelques lignes aperçues sur les murs d’un temple content des poèmes bouddhistes. Quelqu’un saurait t-il nous en dire plus ? 🙂
Les jeunes moines cambodgiens vivent cette vie monacale pendant 1 an ou plus. En allant à leur rencontre nous apprenons par exemple qu’ils ne mangent pas le soir et qu’ils s’exercent à la prière au moins 2 heures par jour.
Tous les matins, nous les observons faire le tour du village et recevoir des offrandes pour se nourrir. En échange ils bénissent la demeure des gens qui leur donnent.
Tandis que nous sommes installés sur une terrasse dans la ville de Kampong Cham, qui ne voyons-nous pas débarquer ?! Mais oui, il s’agit bien d’Ainaz, notre amie rencontrée à Vancouver il y a quelques mois! Nous savions qu’elle était en vadrouille comme nous à vélo en Asie du sud-est mais le hasard a fait que nous nous sommes retrouvés ici. Nous sommes ravis de cette surprise, elle aussi et nous partons le lendemain tous dans la même direction, le long du Mékong.
Il n’est pas évident de trouver de l’eau potable dans les habitations qui bordent le Mékong. Par contre, il est facile d’aller prendre une bonne douche et de nettoyer nos affaires, après avoir rouler toute la journée sous une forte chaleur et dans la poussière.
Ce fleuve mythique passe par 7 pays différents. Il est chargé d’histoire et fait vivre les 70 millions d’habitants qui vivent dans son bassin.
Pagode Cambodgienne le long du Mékong.
Morgan raconte : « Il y a des lieux mythiques à mes yeux. Des endroits que j’ai toujours voulu connaître. Après le Sahara, l’Antarctique, l’Amazonie ou encore la Yukon River je me régale de plonger dans le Mékong. »
A Kampong Cham, chaque année les habitants construisent cet immense ouvrage d’art. Ce pont de bambou est l’unique lien avec l’île située en face, pour transporter les marchandises. Voitures et deux roues circulent aisément dessus !!!
Il ne faut pas plus d’un mois pour construire cette merveille qui, lors de la prochaine saison des pluies sera emportée par les flots du Mékong.
Comme souvent, nous aimons bien sortir des sentiers battus. Quand les locaux nous disaient de faire demi-tour, nous nous sommes persuadés qu’un chemin devait exister le long du fleuve. A la vue de ce pont écroulé, nous comprenons mieux.
Au final ce fut un peu épique mais nous avons eu bien raison car nous avons réussi à contourner les quelques ponts écroulés et pu retrouver un sentier de l’autre côté.
Portrait de famille cambodgienne. Ces gens ont été surpris de nous voir sur les pistes bien à l’écart des routes principales.
La suite de la piste longeant le Mékong nous a donné quelques obstacles à surpasser mais, chez nous, on dit « Tant Mieux » ! Nous préférons largement galérer un peu à franchir quelques obstacles pour trouver une route plus fun que de rester sur la route pleine de trafic et moins intéressante à nos yeux.
Ainaz raconte ce passage avec nous : « La route que nous avons prise est la plus dure que j’ai faite avec un vélo chargé. Mais, je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas été inquiète un seul moment quand nous l’avons parcourue. Ce n’est pas habituel pour moi, mais je sais pourquoi je me suis sentie aussi bien… C’est parce que je me suis sentie bienvenue comme un membre de leur équipe – mes soucis étaient les leurs et vice-versa. Nous étions entre bons amis et quand vous avez quelqu’un pour veiller sur vous, vous savez que tout va bien se passer, peu importe où vous êtes et ce qui peut arriver »
Une nouvelle douche dans le Mékong, cela en devient un rituel quotidien. On ne se lasse pas d’admirer le coucher du soleil chaque soir après une longue journée de vélo.
Une autre vision de convoi exceptionnel en terre cambodgienne. Et quelle vision ! A votre avis, où s’arrête la cargaison ? Vraiment impressionnant ce chargement, même si celui là n’est pas le plus ENORME que nous ayons vu !
Nous grattons quelques kilomètres sur notre planning d’Asie du sud-est un peu serré. Notre détour sur les petites pistes perdues le long du Mékong nous a fait « perdre » un temps précieux. Nous considérons les 41000 kilomètres déjà parcourus comme une bonne partie des 50 000 que nous devons réaliser sur 3 ans. Encore toute l’Asie reste à traverser.
Ici, c’est avec les locaux que nous embarquons dans la benne d’un camion.
Deux jeunes femmes posent pour notre objectif. Nous aurons même droit à un ‘I love you !’ alors que nous les quittons en mettant nos premiers coups de pédale.
Même s’il ne faut pas traduire cette phrase à la lettre, nous apprécions cette amabilité et cet accueil que nous réservent les cambodgiens depuis les premières heures dans leur pays.
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou la personne utilisant le service.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.