En juillet et août 2010 nous entamons notre plus grand défi jusqu’à ce jour : traverser la jungle amazonienne d’Ouest en Est par la seule force de nos jambes et de nos coeurs. 2500km et 40 jours dans cette environnement excessivement chaud et humide qui nous fait souffrir. Les insectes et principalement les fourmis en arrivent à manger notre tente… nous cassons beaucoup de matériel et sommes contraints à marcher pendant plusieurs jours… enfin nous buvons 10 litres d’eau par jour dans cette fournaise verte.
Pour la dernière fois à 4500m d’altitude, nous nous préparons à descendre pendant 70km d’un coup vers un climat équatorial verdoyant, chaud et humide qui nous mènera vers la région d’Amazonie.
Le changement de décor est radical : de jolies montagnes s’enchaînent sous nos roues, nous retrouvons la piste que nous foulerons jusqu’à la sortie de la forêt Amazonienne, 2500km plus loin…
Nous sommes dans la continuité de la « route de la mort », sauf que les touristes ne viennent pas jusqu’ici car les montées succèdent à présent aux longues descentes des kilomètres précédents. La route est sinueuse et creusée à même des falaises offrant des ravins parfois impressionnants.
Les enfants, étonnés de voir des cyclistes voyageurs passer par ici, nous indiquent le passage vers la « Cascada » en fin de journée pour que nous allions nous laver
Le plaisir de refroidir nos corps brûlants.
Le bon côté de cette région montagneuse des Yungas en Bolivie est que nous pouvons, pour la première fois depuis la Patagonie, profiter à foison de l’eau qui coule de la montagne.
Les avantages d’évoluer en montagne : les points de vue splendides sur la forêt d’Amazonie qui nous attend au loin..
Dans cette route en travaux constants, parfois la circulation est coupée pendant plusieurs heures pour permettre aux ouvriers de faire leur travail. Heureusement en vélo ils nous laissent passer sans attendre, mais passer pendant les travaux réserve parfois des surprises…
Les douches et lessives dans la rivière ! Cela faisait bien longtemps que nous n’en avions pas profité. Vraiment agréable après une journée à passer de multiples cols sous la chaleur.
Le ciel d’Amazonie est bien souvent illuminé des plus belles étoiles. Ici, arrêtés pour la nuit dans une école, nous apprécions ce spectacle.
Sur ces routes poussiéreuses, les camions sont rois. A longueur de journée, nous en dégustons des nuages entiers. Siphay en a fait les frais en attrapant une infection de la gorge due à la poussière inhalée.
En Bolivie, le bassin Amazonien nous offre d’interminables lignes droites de plusieurs kilomètres à perte de vue. Parfois nous sommes lassés des paysages similaires pendant plusieurs jours…
A cause de la poussière, nous avons parfois du mal à voir devant nos roues. C’est assez délicat pour distinguer les véhicules qui peuvent arriver au même moment…
En Bolivie, nous empruntons une portion infestée de caïmans. Pendant quelques jours, ils nous tiennent compagnie. Tant que l’on reste sur la piste, nous ne courrons aucun risque : ces bestioles sont plutôt peureuses des gros animaux terrestres que nous sommes. Attention toutefois de ne pas s’approcher de leur terrain de jeu au bord des étangs…
Pendant plusieurs jours, le temps n’est pas clément du tout. La pluie s’abat sur nous et la piste devient un terrain boueux difficilement praticable.
La main de l’homme sur l’Amazonie a débouché sur une déforestation bien visible le long des routes que nous avons empruntées. Bien souvent, c’est pour y faire paître des vaches, cultiver du manioc ou du soja.
Nous approchons de la frontière avec le Brésil et la piste commence à se faire vallonnée. C’est le début d’une série interminable de montagnes russes…
A ce moment de la journée, le soleil est encore haut. Mais ne nous y trompons pas, il nous reste peu de temps de vélo car nous sommes proches de l’Equateur et la nuit tombe très vite
Guajara-Mirim, Frontière Bolivie – Brésil. Ici, de nombreux bateaux font les allers-retours entre les deux pays sur le Rio Mamoré. C’est une zone franche et les Brésiliens viennent souvent ici pour acheter du matériel bon marché.
L’Amazonie qui part en fumée. Une vision bien trop rencontrée lors de notre traversée… Ce sont des feus volontaires pour la plupart, qui servent bien souvent à « faire de l’espace » sur les terrains des propriétaires qui souhaitent y mettre des pâturages … Des colonnes de fumées de parfois quelques centaines de mètres empoisonnent l’air des villages environnants. Nous pouvons les repérer des kilomètres à l’avance.
Le sourire est de mise, même dans les moments durs. Nous restons une équipe soudée, même lorsque Siphay casse quatre cassettes (sélecteur de pignons arrière) en seulement quelques jours…
Les petites pauses « baignade » sont une bénédiction après des journées de vélo dans la poussière, la transpiration et l’humidité. Nous avons la chance de rencontrer de l’eau claire et limpide à certains moments. Parfois à cours d’eau, nous buvons directement l’eau des « rios ».
Les indiens vivants dans des coins reculés de la forêt viennent souvent aux abords des petites communautés pour se ravitailler. Ceci nous rappelle que, bien avant que la route Transamazonienne soit construite, et encore dans la majorité de l’Amazonie, le transport numéro 1 est bien le bateau
Pour dormir, lorsque nous avons l’opportunité nous cherchons à poser notre tente près des communautés ou fermes qui jalonnent la route. Le principe est de trouver un abri pour nous protéger de la pluie et ainsi dormir avec seulement la moustiquaire… mais la chaleur reste tout de même difficilement supportable.
Il existe une multitude de papillons en Amazonie. De toutes les couleurs, seuls ou en groupe, ces jolies bestioles nous ont égayé notre traversée chaque jour, pour notre plus grand plaisir.
Au début de la Transamazonienne, nous en profitons pour prendre des pauses ludiques alors que la chaleur est écrasante. Ce n’est pas pour rien que l’Amazonie est le premier réservoir d’eau douce à l’état liquide au monde !
Joanna, de son nom portugais, est la doyenne de la communauté indienne « Tupiguarani Tenharin» que nous avons rencontré sur la route et qui nous a accueillis deux nuits. Elle a bien un nom dans la langue locale, le Tupiguarani, mais assez complexe et nous ne nous en souvenons plus…
Nous avons été surpris de voir les villages indiens relativement modernisés. Ceci est le résultat d’associations comme Kanindé, qui viennent soutenir les terres indigènes d’Amazonie
Vue du village d’indiens Tenharin : maisonnette de paille sur pilotis (qu’ils nous ont prêté) sur fond de palmiers. Si si, nous sommes bien dans le fin fond de l’Amazonie !
Après une partie de cache-cache avec cette jeune indienne, nous réussissons à prendre ce cliché, alors que la mère est en train de faire le ménage.
La route transamazonienne est praticable seulement en saison sèche, de Mai à Novembre. En saison humide, les pluies la rendent difficile à emprunter et le bateau lui est préférable.
Lorsque nous sommes en bivouac, nous devons parfois entrer dans la jungle pour poser nos hamacs à l’abri d’éventuels brigands. En effet cette région du monde, d’après les locaux, est fréquentée par des braconniers, exploitant forestier illégaux et chercheurs de pierres précieuses aux manières peu courtoises…
Cabane de fermier dans un environnement verdoyant. C’est le type d’endroits que nous cherchons à investir pour dormir le soir. Elles sont habitées par des fermiers de toutes origines, à l’image du Brésil, une « terre pour tous » où règne la culture de l’indifférence raciale. Un exemple !
Se laver ou faire une lessive ? Les deux en même temps ! Nous sautons dans l’eau, plein de poussière et le savon dans la poche, pour faire un deux en un.
Le soir, lorsque nous bivouaquons, nous devons trouver un coin proche des rios pour pouvoir faire bouillir de l’eau pour la cuisine. Cela nous offre parfois des couchers de soleil sympathiques. Paysage unique de la vie en forêt amazonienne…
Quand nous ne pouvons plus avancer en pédalant, nous marchons. C’est une épreuve d’autant plus fatigante sur cette piste tortueuse.
Dans l’expectative de trouver une maison de ce type tandis que la nuit approche, nous vivons comme une délivrance le fait de trouver ces petites habitations. Les gens sont tellement accueillants dans cette région du monde que nous nous sommes habitués à obtenir l’accord de mettre la tente à l’abri chez eux quasiment à chaque coup.
Chaque soir, le même rituel commence : une bonne douche, Morgan fait la popote, Siphay monte le camp et Brian fera la vaisselle. L’humidité de cette région fait qu’à chaque fois que nous dégustons un plat de riz, nous somme trempés de sueur pour aller nous coucher…
Juste après le village de « Km 180 ». Paré de protections anti-poussière pour les cheveux, les oreilles, la bouche et le nez, Brian s’inquiète de voir Siphay en retrait qui vient de casser pour la quatrième fois son vélo, faute de matériel fiable dans la région…
Poné, un local rencontré sur la transamazonienne, vient nous prêter main forte alors que le vélo de Siphay fait encore des siennes. Là, il ouvre la cassette de pignons arrière pour s’apercevoir qu’une petite pièce à l’intérieur n’assure plus la traction pour rouler. Elle a été écrasée sous l’effort… nous la remettons en état et repartons pour quelques kilomètre avant la prochaine casse…
Rouler dans la jungle est une expérience unique. L’ambiance sonore qui y règne est foisonnante de forts bruits inconnus. L’odeur de la jungle, lorsqu’elle ne part pas en fumée, nous fait sentir toutes sortes de végétation environnante. Nous nous sentons petit au milieu de cette multitude d’éléments.
La fatigue s’accumule au fur et à mesure des jours car les nuits sont courtes et les journées réellement éprouvantes. Ensemble, nous continuons encore un peu plus vers la sortie de cette fournaise verte…
Vers la fin de la route transamazonienne, les rivières claires et limpides se font plus rares. Donc lorsque nous arrivons dans des fermes ou habitations le long de la route, la douche du soir est réellement salvatrice après une journée passée dans la poussière.
En hamac. Ce nouveau moyen de dormir nous enchante : il offre l’avantage de pouvoir être posé entre n’importe quels arbres. Pratique dans la jungle. Toutefois, nous devons dormir habillés malgré la chaleur pour se protéger des moustiques qui piquent à travers le nylon du hamac.
Chaque soir ou presque, des nuages gris s’amoncèlent au dessus de nos têtes. Parfois avec ou parfois sans pluie, nous devons nous mettre à l’abri pour dormir.
En 400km et 4 jours et demi, nous avons fait 6500m de dénivelé positif. Même sur les hauteurs de l’Altiplano à 5000m d’altitude en Bolivie nous n’avions pas fait autant
Un des milliards d’insectes qui peuplent l’Amazonie. Qui connaît le nom de celui-ci ?
La dernière portion de la transamazonienne nous en fait pâtir : des pentes entre 15 et 20 % de dénivelé qui s’enchaînent non stop. Les portions de plat ne sont plus qu’un rêve, nous passons sans cesse de 65 à 3 km/h.
Ce jour là, 98km de montagnes russes après êtres partis de Jacaréacanga, nous nous laissons tomber par terre, exténués. Siphay n’a plus la motivation d’attraper son paquet de biscuits alors que Brian n’a pas pris la peine de poser son vélo correctement sur le bord de la route…
Sous la bâche de son hamac, à l’abri d’une pluie violente, Morgan prépare le repas du soir. Cette nuit là nous profitons d’un succulent « abacaxi », ananas en portugais, offert en fin de journée par un ouvrier rencontré sur un site d’exploitation de pierres précieuses.
Chaleur humide et montagnes russes. Cocktail brûlant et exténuant, surtout lorsque nous roulons tous à la manière de Siphay avec son vélo défectueux et seulement quatre vitesses… Ces complications techniques nous en font baver, à l’image de Morgan dans cette montée supplémentaire sur un braquet difficile à emmener…
Une bonne pause à l’ombre pour vider notre stock de biscuits et entamer nos litres d’eau. A cause du climat humide, nous buvions environ 10L d’eau par jour par personne ! Soit, à trois, une tonne d’eau en un mois passé dans la jungle.
Monter le camp est parfois peu aisé. Ici, Brian monte dans un arbre pour accrocher son hamac alors qu’une averse vient de s’abattre et que la nuit est déjà en train de s’installer
Le matin, une brume épaisse s’abat sur la forêt. Devons-nous prendre le risque de partir alors qu’une pluie est fort probable ? A votre avis, quelle sera notre choix ?
La pluie dans la jungle est un piège auquel il vaut mieux ne pas se faire prendre. Pour éviter la boue glissante et dangereuse dans ces pentes abruptes, nous prenons une pause sous un arbre en attendant la fin de l’averse.
Le point le plus haut que nous ayons atteint sur cette étape nous offre une vue sur les montagnes russes qui nous attendent droit devant.
Lorsqu’il pleut, mieux vaut ne pas rouler. En effet, nous accumulons plusieurs kilos de boue collante sur nos vélos en plus de se salir.
Le 29 Août 2011, en plein milieu du parc national Amazonia, nous fêtons les un an du départ. Nous sortons enfin de la jungle ce jour là. Cela marque donc un grand achèvement à plusieurs titres !
Les oiseaux « bem-ti-vi », du bruit de son piaillement. Ils évoluent dans les arbres produisant les cajous. C’est à partir de ces fruits qu’on extrait la noix de cajou que l’on connaît en France.
Arrivés avec plus qu’une seule vitesse sur le vélo de Siphay, nous choisissons le bateau au lieu de faire les derniers kilomètres menant à Santarém en luttant un peu plus inutilement à réparer un matériel qui casse dans tous les cas
Alter do Chão, 30 km à l’ouest de Santarém. Site paradisiaque d’eau douce sur le fleuve Tapajos. C’est là que nous allons récupérer pendant un moment avant de reprendre la route vers le Venezuela.
Barque de pêcheur. Ici, il est à l’affût du célèbre pirarucu. Certains spécimens peuvent atteindre jusqu’à 3m de long et 250 kilos
Patrick, un américano-brésilien, est enseignant chercheur à l’université de Santarem. Sportif, musicien, aventurier, il vit à Alter do Chão et nous garde nos affaires à l’abris chez lui tandis que nous dormons sur la plage. Nous nous entendons très bien et passons de nombreuses soirées sur sa terrasse ou encore sur la plage à discuter de son passé au Gabon, de son année en France ou encore de sa vie au Brésil. Il nous confie qu’il est un peu jaloux de notre aventure et que s’il pouvait il partirait avec nous demain… Nous espérons le retrouver à notre retour en France en 2013… il nous assure que c’est fortement possible…
Lors d’une virée dans la jungle avec notre ami Patrick nous en apprenons un peu plus sur cet environnement. Ici nous passons le long de « l’échelle à tortue » comme ils l’appellent.
Bruno, un ami venu par surprise de France ! Nous passons une superbe semaine en sa compagnie, un vrai bol d’air après ces semaines dans la jungle ! Nous découvrons avec lui les alentours du fleuve Tapajos, le deuxième plus large au monde avec 21 km pendant la saison des pluies (après La Plata en Argentine)
Nous partons avec Patrick, accompagné de Bruno, pour installer des sondes au cœur de la jungle. A 5, 25, 50cm et 1m nous enterrons de nombreux tubes avec embouts en céramique. Sur une surface de 30m par 5m, délimitée par ces fanions rose que Bruno fixe avec minutie, nous éparpillons de l’azote en poudre. Pendant plusieurs années ces installations vont permettre d’analyser les effets de l’azote sur l’environnement…
En voyant cette photo, nous comprenons pourquoi, une fois arrivés en ville, les gens nous regardaient de manière interrogative. Notre état marque le quotidien vécu pendant plusieurs semaines dans la jungle.
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