Q/R : Notre médecin s’interroge !
Notre médecin, Nathalie Lévin, nous a récemment posé les questions que seul un professionnel de la santé sait poser… avec sa permission nous allons y répondre en direct sur le site pour en faire profiter les curieux.
« Quel plaisir de vous voir et vous entendre hier soir !!
Mais j’etais tellement etonnée que j’en ai oublié toutes les questions que j’avais à vous poser !! «
–Comment allez-vous réellement physiquement ? Aucune douleur ni contracture ni escarre ? pas de « turista » ?
Nous sommes en pleine forme !!!
D’un point de vue musculaire il nous a fallu une semaine pour vraiment s’habituer au rythme et en finir avec les courbatures.
Les fesses sur la selle plusieurs heures par jour ne nous ont pas fait souffrir de la même manière. Bertrand doit rouler chaque jour avec une peau de chamois en guise de protection tandis que Siphay et Morgan peuvent rouler des journées entière avec un simple short.
Pour palier ce genre de douleur, les premières semaines, nous mettions de la Vaseline sur les zones propices aux frottements la journée et le soir une crème hydratante …
Nous sommes surpris de ne jamais avoir trop souffert d’autres douleurs : dos, tête, articulations, …
En Afrique comme en Amérique du Sud, nous buvons la même eau que les autochtones et n’avons jamais contracté la moindre « turista »… Nous nous demandons si notre activité physique intense ne nous protège pas contre la majorité des bactéries (?). En effet les seules fois où nous sommes tombés malades nous étions en période de repos chez des amis. Siphay à Casablanca et Bertrand au Sénégal ont souffert d’une gastro et d’une indigestion (après avoir mangé trop de chocolat).
– Comment vivez-vous ensemble ? Pas de difficulté, ni de tension dans ce trio ?
Nous vivons très bien, l’ambiance est bonne et le moral toujours au TOP. Même lors de nos 5 jours dans le No Man’s Land….
Il n’y a qu’une règle dans notre groupe : dire ce que l’on pense, ne rien garder pour soi. En contrepartie l’autre doit accepter les remarques et critiques. Ainsi tout roule.
Les difficultés résident souvent dans les prises de décisions. Nous distinguons deux types de situations.
Les décisions personnelles et subjectives : qu’est-ce qu’on mange ?, quelle est la plus belle photos à mettre sur le site web ?, où est-ce qu’on plante la tente ?…
Les décisions dans l‘intérêt du projet Solidream : s’arrêter pour prendre une photo alors que nous sommes épuisés et sous la pluie, faire un détour pour aller sur internet et mettre à jour le site…
Dans le premier cas nous fonctionnons en 2 contre 1. Si deux sont d’accord sur une solution, nous l’adoptons !
Dans le second cas, nous nous sommes entendu pour toujours accepter une initiative en faveur de notre projet. Ainsi il suffit qu’un seul d’entre nous souhaite s’arrêter pour faire une photo ou filmer une séquence pour que nous nous arrêtions sans discuter !
– Comment Bertrand gères-tu ton départ proche?
Mon retour en France après l’Antarctique (en mars 2011) se fera dans la douleur, j’en suis conscient. Ce périple est riche, fabuleux, et me procure une joie de vivre intense, tous les jours. J’aurai du mal à quitter cette vie, et surtout, mes amis…
Cependant, mon objectif personnel dans cette aventure était de rejoindre la péninsule Antarctique via l’Afrique et l’Amérique du Sud, et ce sera chose faite dans quelques mois. J’ai mûrement réfléchi avant de prendre part au projet il y a 2 ans et je pense que ce choix reste le meilleur compromis pour moi. Je n’ai pas envie de m’éloigner trop longtemps de la vie « normal ». Ces 6 ou 7 mois resteront une belle parenthèse, riche en souvenirs et expériences qui ont changés ma manière d’aborder les choses. Rester plus longtemps serait un choix de vie qui ne correspond pas à mes attentes du futur.
Je garderai en mémoire tous ces moments magiques et resterai bien évidemment membre actif de l’association. Je tenterai de les rejoindre ponctuellement sur la route et les aiderai de mon mieux. Ensuite, je repartirai probablement pour de nouvelles aventures dans quelques années…
– Que mangez-vous au quotidien ? Quelle part de protéine ?
Nos repas dépendent de notre mode de vie.
Soit nous mangeons chez des autochtones ou dans des petits restaurants locaux. Dans ce cas nous faisons comme eux :
– Tajines et couscous au Maroc
– Riz, poissons, poulet, moutons, oignons au Sénégal
– Riz, haricots, pomme de terre au Brésil
Soit nous bivouaquons dans la nature et nous nous régalons de plats plus simples :
– Pâtes, riz, thon en boite, légumes et fruits
Durant la journée, lorsque nous roulons, nous mangeons beaucoup de biscuits, fruits secs et fruits en tout genre quelques soit le pays.
Nous ne calculons pas nos apports en protéines mais mangeons varié et en grande quantité : fruits, légumes, féculents, viandes (privilégiant la viande blanche) et poissons
Voici une ration type, 1 repas pour une personne :
– 200g de riz
– 200g de mais en boite
– 200g de sardines
– 1 banane et 1 yaourt
– 1/2 baguette
– Que buvez-vous ? Combien de litre par jour ?
Nous buvons principalement de l’eau.
Dans les pays chaud et sec comme dans le Sahara nous buvions environ 6 litres d’eau par jour.
En zone tropicale humide comme au Brésil nous sommes plus proche des 4 litres quotidien.
Lors de certains coup de fatigue nous nous offrons quelques plaisir énergisant en buvant du Coca Cola ou des jus de fruits.
Enfin, lorsque nous sommes généreusement accueillis chez les autochtones nous nous adaptons avec grand plaisir aux coutumes locales : thé au Maroc, café touba au Sénégal et bières au Brésil 🙂
– Combien d’heure de vélo par jour ? Période de repos tous les 2-3 jours ou pas ?
Nous adaptons notre rythme de vélo en fonction du pays, du climat, des rencontres et opportunités. Dans le Sahara nous avons roulé 9 jours consécutifs et parcourus 1200km car les conditions s’y prêtaient, tandis qu’au Sénégal nous avons passé 20 jours sans rouler.
Une journée de vélo classique correspond à environ 120km et 6h sur la selle et notre record a été de 210km en 8h45 de vélo, au sud du Brésil.
– Combien d’heure de sommeil efficace ? y-a-t-il des tours de « garde » ?
Lorsque nous roulons et bivouaquons nous nous adaptons naturellement au rythme du soleil. Vers 22h nous dormons et nous nous levons aux alentours de 7h00.
Nous n’avons pas tous le même rythme. Bertrand, par exemple, a tendance à s’endormir plus tard et préfère faire une petite sieste pendant la journée.
– L’organisation de votre « micro-communauté » est-elle déterminée et précise ?
Notre organisation concerne tout ce qui est matériel commun et engagement vis-à-vis du projet Solidream. Par exemple :
– Siphay est « responsable » de l’appareil photo et s’intéresse de près à notre itinéraire.
– Bertrand se préoccupe des problèmes techniques et entretien liés aux vélos
– Morgan est en charge de la caméra et des montages video
Ceci s’est mis en place naturellement et nous n’avons jamais vraiment formalisé d’organisation précise.
– Comment se portent les vélos ? Y-a-t-il eu de la casse ? Résistance ? Dans quel état sont-ils avant le stop d’Antarctique ?
Nous sommes pleinement satisfaits des vélos, de nos choix et surtout de la préparation réalisée par le magasin « Vélo Montbéliard« . A ce jour, nous comptons uniquement quelques crevaisons (5) et petits soucis techniques avec notre moyeu Rohloff.
Nos vélos sont robustes et aucune roue ne s’est voilée après plus de 6000km de routes et de pistes…
« Voilà, tout ce quotidien dont j’aimerai connaître les grandes lignes car cela reste une belle experience humaine et organique….
Je vais voir avec Claude pour ravitailler les pharmacies
Et n’hesitez pas à me contacter si cela ne va pas.
Profitez, profitez, profitez
Bises à tous les trois
Natalie »