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La travers du Sud Lipez et du Salar de Uyuni à vélo | Solidream - Rêves, Défis et Partage - Récits, films documentaires d'aventure
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Nous faisons infuser des feuilles de coca dans nos gourdes pour diminuer les effets néfastes de l'altitude. Seul problème : l'eau dans les gourdes en plastique est gelée. Mais heureusement nos gourdes métalliques, quant à elles, ont de meilleure vertus isolantes.

Sud Bolivie : La haute montagne à vélo

Le Sud Lipez à vélo
Le Sud Lipez

Nous avons entamé ce début de la traversée de la Bolivie par un passage à travers le Sud Lipez, notamment le parc naturel Eduardo Avaroa ainsi que par le fameux Salar de Uyuni. Nous avons suivi des chemins peu commodes pour le vélo à de hautes altitudes, soit entre 3500m et 5000m. Commencer la Bolivie par un parc national a ses avantages et ses inconvénients que nous allons vous détailler.

L’itinéraire

Au total, ce sont 700 km que nous avons passé pendant près de deux semaines à rouler dans des endroits pour le moins peu propices au vélo : pistes alternant cailloux, sable, bosses en tôle ondulée, relief et enfin sel une fois arrivés au Salar de Uyuni. Au niveau du parc national, nous avons évolué entre 4000 m et 5000 m d’altitude avec pas mal de relief. Par la suite, au niveau du Salar, nous sommes restés aux environs des 3700 m d’altitude, soit la moyenne sur l’Altiplano bolivien.

Au niveau des distances journalières, il fut bien difficile de rouler à nos moyennes habituelles. Nous avons fait environ 50km par jour (voir carte détaillée de l’itinéraire ci-contre). Ceci dit, nous pouvons nous targuer d’une étape de 95km de piste pour rejoindre San Juan de Rosario depuis la Laguna Cañapa.

L’environnement

Nous avons entamé la traversée de la Bolivie par le parc national Eduardo Avaroa : une succession de lagunes salées plus magnifiques les unes que les autres dont les couleurs frappent l’oeil dans cet environnement aride et montagneux. Le désert de Dalí, par exemple, regorge de pierres distordues, d’étendues désertiques sans habitations, de faune sauvage dotée de lamas, de renards ou de flamants roses. Ces derniers nous ont remémoré notre région camarguaise d’origine !

Le Salar de Uyuni, quant à lui, est le plus vaste désert de sel du monde. Pas de faune à guetter ici mais un paysage unique, surtout lorsqu’on a la « chance », comme nous l’avons eu, de le traverser en partie inondé. Ainsi, nous avons pu le contempler sous deux angles différents, inondé puis sec, pour notre plus grand plaisir ! Les vélos quant à eux n’en dirait pas autant… sel et acier ne font pas bon ménage…

Nous avons mis deux jours pour traverser le Salar, en dormant sur l’île Incahuasi qui culmine en plein milieu. Nous nous sommes congelés les pieds dans une eau d’environ 15 cm de profondeur où nous ne pouvions pas marcher pieds nus sur les

5km à traverser. Le sel ajouté au froid nous ont salement abîmé les chevilles et le soleil se reflétant sur le blanc du Salar nous a laissé de belles traces de bronzage !

Les chevilles souffrent du froid et du sel
Les chevilles souffrent du froid et du sel

 

Le froid

Malgré la beauté du site, il y eut des inconvénients dont nous nous serions bien passé. En particulier le froid, qui nous a obligé a entamer le budget pour dormir quelques nuits au chaud dans le parc national (une première pour nous après 9 mois de voyage). Nous avons tout de même bivouaqué, en moyenne une nuit sur deux, avec notre matériel plus que limité pour ces températures, à des altitudes avoisinant les 4500m. Pour lutter contre les températures très négatives parfois, nous nous sommes serrés à l’intérieur de notre tente et avons usé de stratagèmes pour garder la chaleur à l’intérieur de la tente. Tout en veillant à laisser circuler un minimum d’air afin de ne pas s’étouffer dans la nuit. (En effet la condensation gèle sur les moustiquaires et bouche tous les trous… mieux vaut être au courant)

La bâche qui sert habituellement à protéger nos vélos la nuit est utilisée pour doubler la tente à l’extérieur du côté exposé au vent

– Nous déposons des pierres tout autour de la tente pour empêcher l’air de circuler en dessous du premier « rideau ».

– Nos sacoches pleines d’air sont utilisées pour nous isoler du froid en les disposant tout autour de nous tel un rempart.

– Enfin, nous suspendons nos serviettes et vestes quelques centimètres au dessus de nos têtes afin d’abaisser le toit intérieur et de garder la chaleur que nous dégageons le plus prêt de nous.

Au petit matin, il n‘était pas rare de trouver certaines parties de la tente ainsi que nos gourdes congelées.

La voie des 4×4

Cette région de la Bolivie est très touristique, parc national oblige… Vu l’état des pistes décrit plus haut, le 4×4 rempli de « gringo »(occidentaux) est roi. Certains furent courtois à la vue de nos montures d’acier, d’autres vraiment moins en n’hésitant pas à nous frôler pour montrer que nous ne sommes pas à notre place sur ces pistes.

Le pire est que le mal ne s’arrête pas là. Il nous est arrivé de négocier pour pouvoir acheter un repas dans les rares refuges de la région ! En effet, le mode de déplacement à vélo étant peu commun, certains refuges sont habitués à faire leur chiffre d’affaire avec les 4×4 de touristes plein aux as. Avec notre petit budget, nous avons dû jouer des coudes pour trouver notre place dans cette usine touristique, pourtant pas à son plein à ce début d’hiver….

Salar de Uyuni à vélo
Salar de Uyuni

5€ pour 3 pendant 4 jours

Nous avons quitté San Pedro de Atacama et le Chili avec un montant d’environ 70 €. Nous avions calculé le nombre de repas que nous allions devoir acheter avant de pouvoir retirer de l’argent dans la ville de Challapata tout en sachant que nous partions avec 3 jours de vivres sur nos vélos.

En aucun cas nous n’avions prévu de payer pour dormir en refuge. Mais après avoir goûté aux nuits froides du Sud Lipez nous nous sommes décidés à dormir à l’abri une nuit sur deux afin de mieux récupérer et ainsi mieux rouler le lendemain. Par conséquent notre bourse commune s’effiloche…

Arrivé à Chuvica, au Sud du Salar de Uyuni, il nous reste 50 bol (5€) et quelques soupes aux légumes. La prochaine ville où nous espérons pouvoir retirer est à un peu moins de 300km. Heureusement pour nous, la Bolivie est bon marché, par contre nous pouvons faire une croix sur des nuits en refuge. Avec ces quelques bol nous achetons les produits les moins cher et nous nous alimentons de pain, oeufs crus, riz et sucre… Avec une parenthèse dans le village de Salinas, où nous avons réussi à nous nourrir et nous loger en échange de quelques euros.

Arrivés à Challapata il nous reste 0 Bolivianos et espérons retirer de l’argent. Impossible, la seule banque n’accepte pas les cartes VISA. Sans attendre nous partons à la recherche de personnes susceptibles de nous changer quelques euros en bolivianos. Pas simple car les euros n’ont aucun intérêt ici, mieux vaut avoir des dollars.

Finalement, Alexia, une commerçante bolivienne accepte de nous changer 20€ car elle doit se rendre à La Paz le lendemain où elle pourra changer notre billet dans une banque. Merci Alexia, ainsi nous nous offrons une première douche chaude après quasiment deux semaines de montagne.

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