Après 17 mois de voyage nous arrivons aux Etats-Unis par la frontière mexicaine de Nogales. Nous roulons dans le désert d’Arizona, passons dans Las Vegas, traversons Death Valley puis réalisons l’ascension du Mont Tom culminant à 4163m d’altitude… des images entre désert et neige…
Le 5 février 2012 nous faisons nos premiers kilomètres sur le sol américain. Après avoir obtenu un VISA de 90 jours pour 6€ seulement nous roulons plus de 140km pour rejoindre la ville de Tucson où Brenda, une couchsurfeuse, nous attend avec sa famille et ses amis devant le superbowl. A l’occasion de cet événement sportif ultra populaire nous sommes reçus autour d’un superbe repas accompagné d’un bon vin rouge. Les USA s’annoncent bien…
Une végétation qui était encore inconnue à nos yeux, sur de vastes étendues à perte de vue. Sacré contraste inattendu entre forêts de cactus et montagnes enneigées au loin.
Ce jour là, une bande d’amis se régalent à rouler dans le désert d’Arizona avec leur voiture de collection tandis que nous profitons du spectacle.
Les cactus sont de toutes tailles et nous avons la sensation de rouler dans les bandes dessinés de Lucky Luke… « I’m a poor lonesome cowboy… »
Nos pneus usés par des milliers de kilomètres crèvent de plus en plus… ce sera l’occasion de faire une petite pause.
Les grands espaces des USA nous interpellent trop souvent. C’est plus fort que nous mais nous devons capturer ces endroits magnifiques.
Les coyotes sont nos nouveaux compagnons de route. Nous en voyons régulièrement sur le bord des routes où l’on rencontre beaucoup moins de trafic qu’au Mexique.
Quand on pense aux Etats-Unis, on s’imagine surtout un pays peuplé avec de grandes villes. En fait, son territoire nous dévoile beaucoup plus d’endroits complètements sauvages et protégés de l’impact des activités humaines. En Amérique du Sud et Centrale nous avions l’habitude de toujours apercevoir quelque part une maisonnette, une petite ferme ou un mini restaurant. Ici nous roulons des heures sans voir la moindre trace humaine mis à part les véhicules sur la route.
Retrouvailles entre frères et sœur dans l’endroit le plus extravagant des Etats-Unis : Las Vegas, cette ville lumière plantée au milieu du désert.
Comment ne pas passer à Las Vegas et aller faire un tour dans ses fameux casinos ? Promis, nous n’avons pas dilapidé le budget Solidream dans les machines à sous ! Seul Etienne a tenté sa chance avec un pauvre petit dollar… sans succès 🙂
A notre arrivée à Las Vegas nous enfilons chemises et pantalons pour une interview pour FOX TV.
Le soir nous sommes invités par un ancien camarade de classe de Morgan, Fabian Arche, devenu DJ connu et reconnu, à vivre Las Vegas by night. Ainsi nous nous retrouvons dans les plus grandes boites de Las Vegas, assis à des tables aux prix exorbitants et servis des bouteilles de vodka à 1000$… Une nuit dans un monde loin de notre quotidien mais enrichissant comme toute nouvelle expérience
Le Strip ! L’avenue touristique de Las Vegas, cette ville qui accueille environ 36 000 000 de visiteurs par an. La quantité de jeux de lumière y est impressionnante et vous maintient en éveil pour que vous ayez toujours plus envie de jouer et de consommer…
Voici la folie des grandeurs des fondateurs de Las Vegas. Y sont reproduits les Champs-Elysées et cette petite Tour Eiffel en plein cœur de la ville, accompagnés d’un mini quartier aux imitations françaises.
En haut, les dunes de sables à Death Valley. En bas, une ligne de chemin de fer digne d’un décor de Far West dans le désert de Mojave.
Des forêts de « Joshua Trees », cette arbre typique du désert de Mojave en Californie. Un apparent mélange entre cactus et arbre, magnifique.
Avec Ingrid et Roman à nos côtés pendant dix jours, nous découvrons les grands espaces à l’américaine. Ici à Lake Isabella en Californie, nous profitons de leur présence pour reposer un peu nos vélos et nos jambes et avancer sur notre travail quotidien.
Nous ne savons pas vraiment pour quelle raison nous aimons finir nos petites excursions dans la nature au pas de course mais Etienne se prend bien au jeu et dévale le flanc des montagnes de Lake Isabella.
Nous apercevons les paysages secs du sud de la chaîne des Sierra Mountains. C’est un bon début pour s’échauffer pour Death Valley, sur notre chemin par la suite.
Ici les gens se font relativement confiance et la sécurité se fait ressentir. Le simple exemple d’avoir une boite aux lettres accessible à tous au coin de votre rue n’est pas envisageable partout dans le monde.
La joie d’arriver en haut d’un col. La vue sur la vallée en contre-bas s’ouvre une fois arrivés en haut. C’est le bonheur du cycliste voyageur qui a vraiment l’impression d’avoir accompli du chemin.
Etienne : « Alors que les gars s’occupent du dernier ravitaillement avant d’entrer dans Death Valley, je profite de ces moments précieux de repos et de calme tout en surveillant les vélos dehors ».
Nous avons quitté Ingrid et Roman et partons traverser Death Valley. Après quelques courses dans le dernier village situé sur notre route nous entamons cette étape que nous pensons réaliser en 3 jours.
Siphay : « J’avais une image totalement erronée du pays. Ici, la plupart des gens sont géniaux et je ne parle pas de ces étendues immenses où l’on se sent infiniment petit ! Encore beaucoup de choses à apprendre et à voir nous attendent. »
Maintenant que nous voyageons à 4 nous armons chaque soir deux tentes. Etienne trouve rapidement sa place dans cette organisation tout en se réjouissant du spectacle des nuits étoilées de ce grand désert.
Nous sommes loin de passer inaperçus maintenant avec ces 4 bicyclettes pleines de bagages.
Brian : « Death Valley porte bien son nom. Nous avions sous-estimé nos ressources nécessaires à sa traversée. Là, j’avais juste faim, mais hésitais à m’assoiffer un peu plus à entamer mon paquet de cookies quand l’eau manquait légèrement. Je me réjouissais quelques kilomètres plus loin de trouver uns station de rangers pour refaire le plein. »
Nous avions clairement sous-estimé l’hostilité de cette région et l’absence de point de ravitaillement. Vers 11h du matin nous n’avons plus d’eau… Après environ deux heures à rêver d’une belle source d’eau nous trouvons ces traces d’eau sur la route. Avec notre filtre Katadyn ce filet d’eau fera l’affaire pour remplir nos gourdes et repartir dans de meilleures conditions.
Dans ce climat aride et hostile qu’est Death Valley, il semblerait que seuls les cactus arrivent à pousser et s’épanouir correctement.
Sortir de Death Valley est périlleux. Nous nous sommes chargés de presque 4 litres d’eau chacun mais les longues pistes gravillonneuses nous donnent du fil à retordre dans un environnement froid et venté.
Sergent M. Nattrass nous a rendu bien service, car la fin de journée aurait été beaucoup moins agréable après tout ces efforts et sans aucune goutte d’eau à boire ! Il nous a permis de remplir nos gourdes pour avancer plus sereinement.
Surplombant la Vallée de la mort, les massifs montagneux sont toujours autant impressionnant. Mais nous restons vigilant et apercevons le mauvais temps arriver par le Sud… il est temps d’y aller…
Après deux jours à rouler dans Death Valley, nous entamons la traversée de la première chaîne de montagne, the Last Chance Mountain, qui sépare cette immense vallée et la route 395 qui nous mènera à Bishop.
L’équipe Solidream à quatre dans Death Valley. Chacun le vit à sa façon.
Faire des photos et du film est devenu un de nos passe-temps favori. Ici Brian est monté sur le haut d’une bute pour immortaliser nos premiers kilomètres de montée au sud de « Last Chance Mountain »
Plus le temps passe et plus le froid et le vent s’installent…
Le vent se lève et la neige commence à tomber. Elle nous fouette le visage et nous gèle mains et pieds.
Nous n’avons plus beaucoup de vivres et le mauvais temps s’installe. Que faire ? Continuer d’avancer ou trouver un abri ?
Nous décidons d’avancer et de passer le col pour pouvoir redescendre et profiter de températures plus clémentes…
Nous ne pouvons rien faire face au vélo d’Etienne, tout neuf et rigoureusement huilé, il est le plus rapide dans les descentes.
Au petit matin, les fermetures éclair sont givrées et les gourdes pleines de glaçons. En haut, sur notre route, la cime des montagnes est enneigée. Pas facile de sortir de son duvet, hein Etienne ?
Nous avons trouvé ce spot pour installer nos tentes et passer une nuit froide avant d’entamer la dernière partie de cette traversée de Death Valley .
Nous continuons de monter et la neige se fait de plus en plus présente…
Brian : «Nous nous levons le matin, je sors de la tente et vois ce panorama à couper le souffle. Les hauteurs de Death Valley sous la neige, un spectacle hallucinant de végétation pareille à des cactus sous un manteau de neige. C’est dans ces moments là où je me dis que je n’ai pas dormi dehors pour rien.»
Si le spectacle continue, à ce moment là nous espérons que la neige ne va pas nous bloquer la route.
Nous sommes dans un décor digne des plus grands films de cinéma. Nous oublions vite nos pieds glacés dans nos pauvres tennis trempées et admirons en silence le spectacle.
On nous avait dit que Death Valley serait impressionant, mais personne n’avait prédit la chute de neige qui rendrait le décor encore plus exceptionnel !
Rouler dans la neige, faire ses propres traces, avoir l’impression d’être seul dans cette immensité blanche. Un vrai bonheur, sauf pour nos pieds…
Brian : « Passé le joli panorama, je me demandais quand on allait voir la fin de cette pente pleine de neige. Nous avions rationné ce que nous mangions et buvions car pas assez de prévisions. J’avais quelques cookies dans le ventre seulement à mi-journée le jour de cette ascension. Je relativisais et me disais qu’il faut souffrir un peu pour profiter du spectacle. On a que ce qu’on mérite dans la vie.»
Etienne : « Malgré les difficultés à avancer et à se réchauffer dans environ 20 cm de neige, la beauté des paysages nous fait vite oublier les galères. »
Quelques jours auparavant j’avais l’occasion de changer mes pneus sur lesquels je roule depuis le départ, mais j’ai eu un manque de motivation. Le vélo sur la neige, ce n’est pas comme le snowboard ! Il fallait bien que je reste attentif pour ne pas me retrouver couché au sol. Souvenir intense de sport de glisse 🙂
Morgan : « J’aimais dire aux copains qu’il fallait profiter de cette chance, celle d’avoir un spectacle unique, un temps magnifique et des traces de voitures dans lesquelles rouler… mais au fond de moi, même si j’appréciais le décor, je rêver de mettre mes pieds au chaud et de manger un plat ultra calorique… »
Quelques heures avant nous avions croisé un gros 4×4 et son propriétaire nous avait avertis des difficultés que nous allions rencontrer. Peut être s’attendait-il à ce que nous rebroussions chemin après nous avoir dit qu’il y avait 20cm de neige sur toute la route jusqu’au col… nous le remercions et continuons vers le sommet…
Les chutes, les pieds glacés et un rythme très lent ont raison d’Etienne. Il découvre doucement les moments forts mais aussi les vraies difficultés qui se cachent derrière nos photos et vidéos.
Vers 13h nous atteignons enfin le sommet à plus de 2500m, sachant que la veille nous étions au niveau de la mer dans un décor de désert chaud et aride. A nous la descente vers la civilisation et surtout vers un repas et une boisson chaude…
Après quelques jours de pause à Bishop pour attendre la bonne fenêtre météo, nous nous lançons dans l’ascension du Mont Tom (4163m). Nous effectuons l’approche à vélo depuis Bishop, avec tout le matériel d’alpinisme nécessaire à l’ascension.
Les biches nous tiennent compagnie lors de notre approche du Mont Tom. Même elles sont surprises de voir ce drôle de convoi à vélo. – à Mount Tom, California.
Les première montées en vue, nous nous enfonçons dans les bois pour cacher nos vélos le temps de notre ascension qui durera deux jours.
Au pied de la montagne, avant d’attaquer son ascension, il a fallut tout d’abord aborder la traversée de la rivière. L’eau glacée et le fort courant n’ont pas eu raison de nous et de nos montures.
Démarrage de l’ascension en début d’après-midi. En bas dans la vallée, les températures sont clémentes et la pente très raide nous fait rapidement chauffer les mollets et les cuisses.
Nous commençons à prendre de la hauteur. La neige se fait de plus en plus présente et la vue sur les White Mountains au loin s’agrandit.
2500m. Difficilement et à la nuit tombée seulement nous trouvons un plat relatif pour installer le camp de base, à 2500m d’altitude. Nous nous entassons à 4 dans une tente pour 3 pour se réchauffer des températures négatives dehors. Nous mangeons un plat de riz cuit à la neige fondue et nous endormons tôt, pour se lever bien avant l’aube.
Levés à 3h30 du matin pour démarrer au plus tôt la marche. De nuit, nous avançons sur le flanc ouest de la montagne, grâce aux repérages effectués la veille.
Nous avons chaussé les raquettes pour avancer dans une neige de plus en plus profonde. Au loin, la ville de Bishop s’éveille sous un crépuscule aux couleurs vives. Le soleil prendra bientôt la relève sur nos lampes frontales.
Au petit matin, nous nous accordons une pause pour se ravitailler après déjà 3 heure de marche.
Nous évoluons dans une forêt de sapins avec nos raquettes. La pente est abrupte et la progression plus rapide qu’à pieds. Avec des skis, nous n’aurions pas pu passer dans ces recoins.
Malgré le contre-la-montre engagé pour arriver au sommet et redescendre avant la nuit, nous prenons le temps de faire quelques images.
Morgan en action. Nous avons rangé les raquettes pour évoluer à pied sur la crête et non plus sur le flanc. Ainsi, nous marchons sur les rochers. Cependant, parfois la neige est là et bien profonde…
Bâtons à la main ou rangés dans le sac ? Nous avons tous nos préférences. Si Siphay préfère ses mains, les bâtons sont parfois rudement utiles.
3600m. La marche le long de la crête se transforme parfois en escalade sur des rampes abruptes
Encore et toujours sur la crête, notre progression est lente et parfois périlleuse
Etienne: « A ce moment là de l’ascension et surement à cause du mal de l’altitude, je commence tout doucement à me poser des questions sur mes capacités à atteindre le sommet sans retarder mes compagnons. Les rochers sont tellement instables que cela en devient presque dangereux. mentalement et physiquement c’est dur !! »
Brian : « Je regarde le prochain col en vue et me dis que l’on ne doit plus être très loin. Sauf que quand j’arrive en haut, le même profil se dessine encore et encore. Il est où le sommet là ?! »
Etienne,epuisé et affecté par l’altitude, rebrousse chemin tandis que le sommet approche et l’effort s’intensifie pour Brian, Morgan et Siphay. Si l’excitation d’arriver en haut ne nous fait pas sentir la fatigue, nous savons que le temps sera long pendant la descente. A 12h, nous ne sommes pas encore au sommet, et sommes déjà dans le rouge pour le timing de la redescente.
Arrivés en haut du Mount Tom à 4163m. Nous n’étions pas loin d’abandonner après 8h de marche. La redescente fut encore plus douloureuse. Il nous a fallu 6h pour retrouver le camp de base 1700m plus bas… Une belle première en alpinisme pour nous, qui aura laissé des séquelles sur nos jambes et nos pieds.
Voici les séquelles d’une ascension avec du matériel élémentaire. Les chaussures de location pas faites pour nos pieds et congelées par la nuit nous laissent des ampoules profondes alors que les arbustes pointus de la vallée et les chutes nous ont écorché les jambes.
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