Nous partons en Antarctique à bord du voilier Ocean Respect avec les anciens membre du « Kim »…
Le 1er janvier 2011 à Ushuaïa, l’équipe du « Kim » constituée de Daniel, Michel et Claude (le père de Morgan) est enfin réunie. En 1981, ils étaient partis explorer l’Antarctique durant 13 mois. 30 ans plus tard, Solidream se joint à eux pour revivre une partie de cette expédition hors du commun.
Pour finaliser les préparatifs, nous nous scindons en 2 groupes ; – les 3 du Kim s’occupe du voilier ; vérification du matériel et renfort des parties à risque, – l’équipe Solidream s’occupe de l’approvisionnement ; équipement de montagne, accessoires pour le voilier et surtout vivres pour 2 mois. Nous choisissons des aliments qui se conservent bien et qui ne prennent pas trop de place ; pâtes (45kg), riz, conserves, paquets de céréales, farine, œufs, lait en poudre, choux, soupes déshydratées, pommes, poires, jus de fruits (40L)…
Le 6 Janvier tout est prêt, nous quittons Ushuaïa (Argentine) et faisons route vers le Sud en empruntant le superbe canal de Beagle. Nous nous arrêtons sur le territoire chilien, afin de régler les dernières formalités administratives.
Daniel, notre capitaine, est venu de France avec sa femme Joëlle à bord d’« Ocean Respect », leur voilier de 12 tonnes mesurant 13m de long. Ce bateau sera notre maison durant ces 2 mois d’aventures.
C’est donc à Puerto Williams que nous attendons une fenêtre météo favorable. Nous profitons de cette halte pour se balader dans la nature dense et verte en cette période estivale. — in Antarctica.
Le 10 janvier à 2h du matin, nous avons quitté le continent Sud-Américain et passons le mythique « Cap Horn » avec une mer très agitée et des vents de force 7. Au petit matin, nous nous délectons à regarder les premiers rayons de soleil qui traversent les nuages.
A ces latitudes les changements climatiques sont aussi rapides qu’en haute montagne ; quelques heures après une courte accalmie le mauvais temps revient amenant avec lui vent et mer agitée. Dès lors, nous devons être vigilants et avoir en permanence une main accrochée au bateau pour ne pas passer par-dessus bord ; « une main pour le bateau et une main pour le marin »
« Souvent pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. » Charles Baudelaire
Après 97 heures de navigation, nous apercevons les premières îles du continent Antarctique. Nous « tombons » les voiles et continuons au moteur pour être plus manoeuvrable. En effet, il faut être en mesure de contourner les icebergs et les « hauts-fonds » (=sommets sous-marin)
Tout le monde est sur le pont à admirer ce spectacle hors du commun…nous nous enlaçons et nous félicitons de cette difficile traversée menée avec succès.
Nous mouillons (=jetons l’ancre) à l’endroit même où, 30 ans plus tôt l’équipage du Kim avait fait sa première rencontre avec le dernier continent… leurs regards en dit long, les souvenirs ressurgissent et ils nous font partager leurs émotions…
Lors de la traversée, la température intérieure était de 6 degrés et nous étions parfois contraints de dormir à même le sol car le mouvement du bateau nous éjectait hors du lit. C’est donc avec joie que nous foulons la terre ferme et profitons de ces rayons de soleil pour nous réchauffer un peu.
En mer nous avons croisé des dauphins et des baleines. Ici, ce sont les orques qui nous accompagnent… attention cependant à ne pas tomber à l’eau, ce sont les prédateurs les plus redoutables des mers !
Nous savourons les derniers instants de la journée, lorsque le soleil frôle l’horizon et joue avec les icebergs pour nous offrir de magnifiques contrastes de couleurs.
Un bateau ne navigue que rarement « à l’horizontal ». Ici on voit bien que le voilier est à la gite, ce qui signifie qu’il est incliné par rapport à l’horizon. Ce va et vient provoque parfois le mal de mer au pauvres terriens que nous sommes.
Les endroits où nous nous arrêtons n’étant bien entendu pas « aménagés », nous devons « mouiller » (=jeter l’ancre) à quelques dizaines de mètres de la terre ferme. Ensuite, lorsque nous souhaitons débarquer nous utilisons cette petite annexe rouge.
Ce manchot papou est inquiet pour son petit, il a remarqué l’arrivée d’un skua et il sait qu’une seule de ses attaques pourrait être fatale à sa progéniture.
Nous profitons de cette journée ensoleillée pour aller faire un peu de plongée. A -1 degré, c’est seulement grâce à sa salinité que l’eau ne passe pas à l’état solide. La combinaison de plongée est donc nécessaire, mais parfois pas suffisante…
…l’eau glace le sang, et après 15 min passées à contempler les somptueuses couleurs offertes par la partie immergée des icebergs ainsi qu’à nager avec un curieux phoque de Weddell, Morgan vient se réchauffer sur le bateau.
Aujourd’hui nous testons le matériel de montagne sur une ascension « facile » à 350 mètres d’altitude. Corde, baudriers, piolets et crampons sont opérationnels, nous allons pouvoir monter en régime.
Partie de slalom géant entre des icebergs à couper le souffle.
…les 3 anciens du Kim tentent de trouver un chemin nous permettant de traverser ce passage délicat.
Le brash (accumulation de petits morceaux de glace) et les icebergs entourent le voilier… ici la navigation est délicate et le bruit de la glace percutant la coque en aluminium peut provoquer quelques frissons…
Une fois de plus « les dieux sont avec nous ». Les manchots nous offrent un spectacle inoubliable en nous accompagnant à la manière des dauphins sous les tropiques.
Entre 1920 et 1940 des centaines de baleines on été tuées ici. On trouve à terre des ossements impressionnants, comme cette partie de colonne vertébrale (en bas à droite de l’image), vestige d’un temps où la chasse n’était pas réglementée…
Le Cormoran Impérial a la particularité de posséder le contour de ses yeux d’une couleur bleue bien marquée. C’est pourquoi l’erreur est de croire qu’il a les yeux bleus !
Nous faisons halte à Port Lockroy. Cette ancienne base a été rénovée il y a quelques années par une association anglaise. Les 3 du Kim retrouvent avec émotion le générateur qu’ils avaient fait redémarrer il y a 30 ans, lors de leur halte dans cet endroit alors abandonné.
A la vue de ce traineau, les souvenirs reviennent et les anciens nous expliquent que c’est avec un modèle semblable à celui-là qu’ils avaient fait un raid de 400km en 45 jours sur la banquise durant l’hiver 1981. Les températures frôlaient parfois les -40 degrés…
Ce jeune phoque de Weddell n’ayant aucun prédateur à terre, il se laisse photographier sans crainte…
Le mythique détroit de Lemaire s’offre à nous sous un soleil radieux. La mer est si calme que nous pouvons admirer ces montagnes de plus de 1000m d’altitude s’y refléter…instant magique !
Le Skua pourchasse les manchots et achève les animaux malades. Parfois il dévore ses propres petits, et il s’avère capable d’attaquer l’homme si ce dernier semble menacer les deux oisillons auxquels il donne généralement naissance chaque saison.
A mesure que nous avançons, la glace se fait de plus en plus dense. Quelques minutes plus tard nous enverrons Morgan en haut du mat pour qu’il nous indique le chemin le plus judicieux.
Le silence nous entourant est fréquemment rompu par un bruit sourd…d’immenses blocs de glace tombent des falaises. Nous sommes en janvier, c’est l’été dans cet hémisphère et la glace fond à vue d’œil…
C’est ici, à Peterman, que nos 3 amis avaient hiverné, laissant volontairement leur voilier « Kim » se faire prendre par les glaces, 9 moins durant.
Nous fêtons dignement notre arrivée dans cette baie chargée de souvenirs…
No comment…
Les manchots Papou élèvent leurs enfants en couple, pendant que l’un des parents couve, l’autre part chercher à manger ou, ce qui arrive souvent, dérobe des petits cailloux dans les nids voisins pour conforter l’habitat de ses progénitures.
Près de notre mouillage se dresse un petit refuge argentin inhabité depuis plus de 50 ans. C’est là qu’en 1981 l’équipe du Kim avait entreposé quelques vivres et du matériel au cas où leur voilier serait détruit par les glaces. Daniel, Claude et Michel sont émerveillés, ils viennent de retrouver la tente qu’ils avaient laissé là il y a 30 ans… elle est intacte !
Il est minuit, nous sortons du voilier et sommes littéralement subjugués. Au Nord la lune apparait dans un ciel bleu/violet et au même instant, au Sud, le soleil effleure l’horizon, nous donnant l’impression que le ciel est « en feu ».
Les orques ont des techniques de chasse redoutables. Par exemple, lorsque les phoques sont allongés sur des floes (morceau de glace plat de quelques mètre carré), ils arrivent de front à plusieurs et, grâce à leur vitesse, font basculer le bloc de glace, faisant tomber les phoques dans l’eau… Ceux-ci ont peu de chance de s’en sortir.
Cet iceberg nous paraissait proche et de taille raisonnable, à mesure que nous pagayons, nous réalisons qu’il est éloigné et mesure près de 25m de haut. Ici, tout est tellement gigantesque qu’il est vraiment difficile d’apprécier une mesure à sa juste valeur.
A chacun sa tour de Pise…
Souriez !!! Vous êtes filmés…
Le baromètre descend, signe que le mauvais temps arrive. Nous cherchons donc un mouillage bien abrité du vent et de la mer. Nous resterons ici 3 jours, en attendant une météo plus clémente.
Dès que nous le pouvons, nous remplissons nos réserves avec de l’eau fondant des glaciers…
Nous rendons visite aux scientifiques de Vernadsky (base ukrainienne anciennement anglaise sous le nom de Faraday). En entrant, nous apercevons une photo des gars du Kim avec l’équipe de chercheurs de l’hiver 1981. Le chef de base captivé par l’histoire nous fait visiter les locaux et nous découvrons d’autres photos du Kim encadrées sur les murs. Nous sommes également conviés à prendre un verre avec l’ensemble de l’équipe et leur offrons un livre du Kim.
Claude se souvient que non loin de notre mouillage, ils avaient testé leurs crampons sur une falaise de glace… elle est toujours là, Morgan part donc à l’ascension du glacier et Siphay l’assure.
Bertrand profite de cette descente en rappel pour admirer le décor ; tout est démesuré ici. A titre indicatif, altitude moyenne de l’antarctique : 2000m
Le phoque Léopard est un redoutable prédateur que nous ne préférons pas rencontrer lors de nos quelques session de plongée…
Un bout (entendez une corde) est tombé à l’eau. Morgan saute pour le récupérer. Il fait même un peu de zèle en se jetant du dessus de la falaise, juste pour le plaisir 😉
Nous sommes là depuis 10 jours et ne nous lassons pas du spectacle offert par Dame Nature… nous sommes tout simplement bluffés par ces paysages hallucinants.
Bertrand tente de faire quelques images sous-marines avec le masque-caméra, le résultat est difficilement exploitable, mais le plaisir est là !
C’est au tour de Siphay de nager quelques instants en compagnie d’un phoque de Weddell.
Nous souhaitons mettre un bout en haut de cette colline afin d’y amarrer le voilier. Ce Skua protégeant son nid à proximité tente de nous en dissuader en fonçant sur nous à plusieurs reprises.
Bon appétit !
Ces phoques Crabier profitent de la chaleur du soleil pour digérer tranquillement sur ces morceaux de glace à la dérive.
En ce jour de grand beau temps le soleil réchauffe la roche noir et les vapeurs d’eau nous offre, une fois de plus, une scène surnaturelle.
Morgan touche du doigt la rare végétation de ce continent, mousse et lichen principalement.
Souvenirs, souvenirs… pour Claude qui retourne 30 ans en arrière…
De temps à autres nous quittons le bateau pour faire une petite excursion en annexe. Il est parfois difficile de se faufiler tant la glace est dense… mais à bord de ce petit hors bord nous pouvons approcher les animaux d’encore plus près…
Nous n’utilisons pas le moteur de l’annexe, préférant pagayer et ainsi profiter encore du silence nous entourant… tout est si calme que nous entendons les battements d’ail des cormorans situés à des dizaines de mètre de nous, c’est bluffant !
Siphay a repéré un phoque Léopard et court, trépied en main, pour aller le photographier.
Il est difficile de s’habituer à ces décors démesurés. Nous vivons en haute montagne au bord de la mer…
Du spectacle, encore du spectacle…
Nous avons passé plusieurs minutes en compagnie de cette baleine, qui se nourrissaient de Krill très abondant dans cette baie. Elle s’approche parfois à quelques mètres de nous mais heureusement, sans jamais nous toucher…
Contrairement aux manchots, les skuas nous attaquent sans craintes lorsque nous approchons de leurs nids. Nous restons juste le temps de quelques photos et les laissons en paix.
Parfois les adjectifs nous manquent…c’est « trop » beau !
Ce matin nous sommes partis de bonne heure pour nous lancer à l’ascension du Jabet peak. Arrivés proche du sommet, nous devinons à peine les contours de notre bateau situé dans la baie en contrebas.
Pendant ce temps là notre capitaine s’affère à réparer le moteur de l’annexe. Les conditions extrêmes n’épargnent pas le matériel…
Le plus dur est fait, dans quelques minutes nous entamerons la descente et en profiterons pour simuler des chutes afin de tester notre matériel ainsi que nos réflexes. La pente est si raide et glacée que nous glissons à vive allure sur plusieurs dizaines de mètres… avant d’être freinés par la corde attachée à l’un de nos collègues… sensation forte garantie 😉
Lumières, contraste, couleurs…
Lorsque nous naviguons, nous faisons des « quarts », c’est-à-dire que, à tour de rôle, 2 personnes sont sur le pont du bateau et veillent sur celui-ci. Ici, le vent faiblissant, Michel et Bertrand déroulent le génois (= ils agrandissent la surface de la voile) afin de gagner en vitesse.
La team au complet, enchantée par cette fantastique épopée qui fut une découverte pour certains, une redécouverte pour d’autres…mais qui fut magique pour tous !
Solidream en Antarctique, en grande partie grâce à l’équipe du Kim reconstituée 30 ans après pour l’occasion. Nous avons passé d’inoubliables moments, à l’intérieur du bateau comme à l’extérieur. Daniel, Claude, Michel, nous voulons simplement vous adresser un immense MERCI pour ces instants indescriptibles, irréelles, vécus dans un autre monde…
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