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Australie : 2200km le long de la mer de Tasmanie | Solidream - Rêves, Défis et Partage - Récits, films documentaires d'aventure
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Australie : 2200km le long de la mer de Tasmanie

Avec Michel et Alicia

Avec Michel et Alicia

C’est le 20 septembre que nous débarquons tous en Australie, après notre petite aventure en bodyboard, sur la Tongariro River en Nouvelle Zélande.

Plus que touchés par cet élan de générosité auxquels nous avons eu droit au pays des kiwis, nous attaquons notre séjour chez les wallabies de la plus belle des manières. En effet, nous sommes déjà hébergés chez deux familles différentes pendant 3 semaines à Sydney. Brian et Etienne sont logés chez Josie Maddocks, alors que Morgan et Siphay sont accueillis chez Shelley Chopard. Nous avons obtenus ces contacts grâce à Michel Chopard, un membre du Kim qui a également fait partie du voyage en Antarctique avec Solidream.

Hasard ou signe du destin, il se trouve que Michel arrive tout droit de Tahiti pour fêter l’anniversaire de sa fille Alicia à Sydney. Nous profitons donc tous de l’occasion pour passer un peu de temps en sa compagnie. C’est également l’occasion rêvée pour échanger anecdotes et souvenirs des instants passés à bord du voilier en Antarctique.

Siphay raconte :

« Tu te rappelles Michel, quand Claude et toi dormiez serrés commes des sardines, plus d’un mois et demi dans la couchette du voilier Ocean Respect !? Tu te souviens du soir où nous avions failli faire couler l’annexe en rentrant au bateau et que nous ne sentions pas l’eau à -1°C, suite à l’invitation improvisée dans la base Argentine !?
Un an et demi après notre périple en Antarctique, nous nous remémorons faits et ressentis que la SolidTeam du Kim nous a offert en franchissant les mers du sud. Dur de quitter Sydney mais surtout de dire au revoir. C’est les larmes aux yeux que j’ai regardé pour la dernière fois Alicia, Shelley et Michel. Une fois de plus je rencontre des personnes géniales, avec qui je me sentais chez les miens. Ils me manquent et j’espère les revoir vite ! »

Départ sous le soleil ?

L'Opéra de Sydney et l'Harbor Bridge

Ces 3 semaines à découvrir cette immense ville, de l’opéra de Sydney à Bondi Beach, en passant par le Harbour Bridge nous ont permis de nous reposer un peu mais également de peaufiner notre objectif de traverser le désert australien à l’aide de kites…

Ainsi, c’est le cœur gros que le 11 Octobre, nous quittons nos hôtes de luxe en direction du sud avec en tête les quasi 6000 km qui nous attendent pour traverser cet immense pays. Nous sommes prêts à affronter les grosses chaleurs et les coups de massue du soleil. Pourtant c’est dans le froid, sous la pluie et la tempête que nous roulons les premiers jours ! Seul les quelques arcs-en-ciel, notre bonne humeur, et la proposition d’une bonne douche chaude sont là pour nous réconforter.

Etienne se rappelle :

« Je me souviens de cette journée où nous roulions sous la pluie et où le vent (de face bien évidement…) se faisait des plus insistants. J’espérais vraiment trouver un bon petit abri pour la nuit.

–       Hé les gars pourquoi pas nous arrêter et camper dans le jardin de cet hôtel désaffecté ?

–       Oué pourquoi pas. Allons demander conseil aux voisins.

Quelques instants plus tard, nous faisons la connaissance de Nandi et Linda un couple hongro-australien, qui ne voyait aucune objection à notre idée et qui nous offrait même une douche chaude et une tasse de thé. Au petit matin, avec Brian, on réveille toute l’équipe car notre tente, sous la pression du vent est sur le point de se faire arracher. Nandi, comprenant notre détresse, nous invite une heure chez lui, afin de nous réchauffer un peu avec quelques biscuits et une ‘cup of tea’ en attendant une accalmie. Cela fait toujours autant chaud au cœur de constater tant de générosité. »

Arrivée à Melbourne

La côte Sud-Est d'Australie

La côte Sud-Est d’Australie

Sur la route menant à Melbourne, nous enchaînons les kilomètres et campons tantôt dans les parcs publics des villes en profitant des toilettes publiques pour nous ravitailler en eau et ainsi pouvoir nous doucher et cuisiner. Mais le hasard des rencontres nous offre, plus souvent qu’on n’ose l’espérer, un toit plus qu’agréable pour la nuit et surtout la chaleur humaine. Nous sommes bien pressés d’arriver en ville. Nous faisons même les 200 derniers kilomètres d’une traite le jour d’arrivée à Melbourne.
Kathleen, une américaine arrivée en Australie il y a un peu moins d’un an, nous héberge dans son appartement pour 3 jours. La première nuit, nous sommes 9 personnes chez elle à partager le salon. Une vraie auberge espagnole où il fait bon vivre ! Melbourne, un peu moins grande et dense que Sydney, nous plaît à tous. Convivialité et bon esprit y règnent. Enfin, c’est du moins ce que nous constatons le peu de temps que nous y restons. Seul le coût de la vie australienne nous mine un peu de ne pas pouvoir plus en profiter.

Morgan raconte :

« Heureusement qu’à Sydney nous avons pu travailler un peu en jouant les déménageurs ou les peintres et ainsi renflouer les caisses. Car nos 8€/jour interdiraient la moindre sortie dans ce pays où un simple café est parfois affiché à presque 3€…  C’est donc, avec parcimonie, que nous nous offrons quelques soirées avec nos amis de Melbourne.
Lorsque nous sommes sur la route, campons et cuisinons au clair de lune, nous n’avons pas de problème à vivre avec le minimum mais lorsque nous arrivons dans ces grandes villes nous sommes parfois frustrés de devoir compter le moindre dollar. Travailler sur la route nous permet donc quelques extras bons pour le moral de l’équipe je crois.»

Nous y faisons également la rencontre de Jérémie et Alicia, un ami d’un ami, avec qui nous discutons et refaisons le monde l’instant d’un dîner. Nous apprécions énormément leur compagnie : le feeling est passé entre nous. En grand connaisseurs du voyage, ils nous offrent même quelques provisions pour la suite de notre périple en direction d’Adélaide : spaghettis, boîtes de thon, noodles, lingettes… A croire que tous les baroudeurs utilisent les mêmes choses !!!

Koya « Heureux pour toujours »

Koya toujours étonné

Koya toujours étonné

Nous quittons Melbourne reboostés et reprenons la route en direction d’Adélaide, 1000 km plus à l’ouest, avec en tête de récupérer au plus vite nos ailes de kite et une remorque, fournie par notre partenaire Aevon, que nous utiliserons pour la traversée du désert.
En effet, durant notre séjour à Sydney, nous avons tout mis en œuvre pour trouver LE bon plan pour récupérer des ailes de kite ainsi qu’une remorque pour notre traversée du désert. Nous remercions grandement les entreprises Kite-tek ainsi qu’Aevon pour leur soutien ( voir article à paraitre très prochainement).

Le climat n’est toujours pas des plus cléments, mais nous composons au mieux avec ce dernier et avançons à un bon rythme. Nous pouvons également compter sur la bonne humeur de notre nouveau compagnon de route Koya pour nous distraire. Ce jeune japonais de 19 ans voyage seul à vélo depuis 7 mois en Australie avec pour but de rallier Adélaide. Alors que nous faisons la sieste sur le bord de la route après notre repas de midi, Morgan et Etienne sont réveillés par une voix à l’accent un peu particulier. C’est Koya qui, d’un air gêné, nous sort de notre sommeil et nous demande s’il peut rester avec nous pour la journée. Nous voyons tous à quel point cela lui fait plaisir de pouvoir enfin partager la route avec quelqu’un. Il nous explique que, depuis 7 mois qu’il voyage, nous sommes les premiers avec qui il a la possibilité de voyager. La solitude et l’éloignement de sa famille lui pèsent et il nous explique que c’est les larmes aux yeux qu’il part se coucher presque chaque soir. Sans concertation, il nous apparaît évident qu’il peut continuer avec nous jusqu’à Adélaide, 800km plus loin.

Même si parfois il a du mal à suivre notre rythme, ou même s’il ne comprend pas tout le temps pourquoi nous prenons des douches (même froides) tous les jours, il serre les dents et s’accroche au wagon. Après deux jours d’hésitation, nous l’avons converti au rituel vivifiant qui constitue un des meilleurs moments de la journée du voyageur à vélo : la douche ! Ainsi, c’est à 5 joyeux lurons que nous arpentons la magnifique « Great Ocean Road » et où nous nous émerveillons devant la beauté de ses falaises et des fameux 12 apôtres sculptés par l’érosion. Nous nous offrirons même le luxe un jour d’être invités par 3 autres cyclotouristes, Nick, Markus et Jimmy, traversant le pays à l’inverse de nous (voir leur site web), à planter la tente dans un camping. Encore une belle expérience où anecdotes et histoires de vélos sont échangées durant la soirée. Nous constatons que chaque trip à vélo est vraiment unique. Eux sont surpris de voir à quel point nous sommes soudés, et que nous partageons tout, y compris la tente. Eux ont chacun leur tente et il leur arrive souvent de ne pas pédaler ensemble, chacun roulant à son rythme. Il s’étonnent aussi que nous nous lavons chaque jour même à l’eau froide. Ils nous demandent aussi qu’est ce qu’on peut bien se raconter après 26 mois ensemble 7j/7… Nous leur expliquons que nous sommes des amis de longues date et que nous avons le projet Solidream qui nous réunit autour d’une même cause et que chacun prend très à cœur. Faire des images, partager notre aventure et relever des nouveaux défis sont pour nous des stimulants, des sources de motivations qui font que notre projet se porte bien. Nous apprenons, une fois de plus, qu’il n’y a pas de recette parfaite durant un voyage. Chacun sa sauce !

Derniers km avec Koya vers Adelaide

Derniers km avec Koya vers Adelaide

Bref, nous poursuivons notre route, sous l’œil curieux de Koya qui s’exclame, avec son accent atypique, toutes les 5 minutes au moindre étonnement : « OH REALLY ?! ». Cela nous fait bien marrer et lui aussi finalement ! Le soleil et la chaleur apparaissent et le fort vent de face qui va avec aussi… Les premiers effets et coups de soleil se font ressentir lors d’une journée sous 40°C, comme un petit aperçu du désert en apéritif. Après 18 jours à rouler, et plus de 2200 km depuis Sydney, nous voici enfin arrivés à Adélaïde, aux portes du désert. Nous allons pouvoir nous reposer un peu, effectuer quelques réparations sur nos vélos, tester les kites et la fameuse remorque. Cela va nous faire le plus grand bien, avant de s’attaquer à notre prochain défi : 3000 km du sud au nord de l’Australie sous une chaleur pouvant atteindre les 50°c et peu de point d’eau sur la route…

Koya nous quitte en nous disant « J’aime Solidream, je veux faire comme vous avec mes amis, je veux faire le tour du monde. Je vous remercie de m’avoir accueilli dans votre équipe, vous m’avez redonné le sourire.« 

 

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