Il n’y a vraiment pas beaucoup de trafic sur cette route, mais certains automobilistes commencent à nous engueuler, ils se demandent bien ce qu’on fabrique au milieu du désert avec nos ailes de traction… Après 2h de rigolade, nous remballons et continuons notre route vers le nord en pédalant.
Etienne raconte : « L’aile est levée. Je soulève le vélo tant bien que mal, et commence à m’élancer pour ma première tentative de ‘’kite-bike’’. Ça marche ! Sans que je pédale, en manœuvrant la voile de sorte à ce que le vent me tire, je commence à prendre un peu de vitesse. L’expérience est vraiment grisante, même si cela n’a pas duré très longtemps. J’adore, et en plus je n’ai pas fini le nez sur la route comme je le craignais ».
Profitant de conditions météo quasi idéales, Morgan roule à vive allure, atteignant même les 35 Km/h, le tout sans pédaler mais grâce à la force du vent.
Sur des dizaines et des dizaines de kilomètres la Stuart Highway offre d’immense lignes droites avec une super visibilité. Des conditions parfaites… à condition que le vent se prête au jeu lui aussi.
La voie est libre! Brian s’élance sur la route, son aile dans une main et le guidon dans l’autre
Brian : « J’ai vraiment aimé faire du kite-bike, même si ça a été court au final. Ca m’a rappele les bons moments il y a quelques annees quand, avec Morgan, nous étions a fond dans le windsurf et que le kitesurf apparaissait tout juste. Nous avions éssayé alors et j’ai ressenti la meme sensation que ma premier session de kitesurf. »
Kite-bike !
Les water tanks sont devenus notre ressource d’eau primordiale. Ils sont parfois remplis grâce à l’eau de pluie qui tombe sur les toits puis collectée, parfois remplis par le gouvernement. Nous comptons dessus car dans les roadhouses (l’équivalent de nos aires de repos) la bouteille d’eau coûte $ 5 et l’eau courante n’est pas souvent potable. De plus, il est arrivé que les gens essaient de profiter de notre dépendance à l’eau pour essayer de nous en vendre, mais nous n’avons jamais payé d’eau en 27 mois voyage et sommes décidés à continuer ainsi.
Cela laisserait croire à un décor de pays en guerre. Sur plusieurs centaines de kilomètres, d’innombrables carcasses de voitures ornent le bas-côté de la route. Ce sont apparemment les populations aborigènes qui les abandonnent ainsi en les détériorant littéralement ou les brûlant parfois. Une des raisons pour laquelle elles se trouvent dans ces états serait que les propriétaires, non matérialistes, ne souhaitent ni réparer l’engin ni qu’il soit récupéré par quelqu’un d’autre. Ils prennent tout de même soin de garder les roues la plupart du temps !
Nous sommes de retour sur le bitume, enfin ! Ce sont 450km de piste que nous aurons emprunté. Nous avançons mieux du coup et sommes ravis de notre choix d’en être sortis prématurément. Mais la chaleur, elle, est toujours de la partie… 47°C à l’ombre est le maximum que nous enregistrons.
Le matin nous nous sommes levés à 4h. Dans le noir nous enchaînions les chutes, surpris par des portions de sable que nous ne pouvions pas voir de nuit. Le vent n’est pas favorable ce jour là et Morgan à une forte fièvre. Il enchaîne le plat de la veille qu’il n’avait pas réussi à manger : les désormais classiques pâtes au thon !
Morgan : « Ce jour là nous faisons 180km que je n’oublierais jamais. Je me surprenais à avoir froid par 45ºC, des frissons sur tout le corps et un mal de gorge de plus en plus douloureux. Je me forçais à manger car je savais qu’il me fallait de l’énergie mais je n’avais aucun appétit. Mais je savais qu’il fallait avancer, il n’y avait pas d’autres solution ce jour là. »
Nous voilà un peu plus rassurés. Même si nous recevons quelques goûtes de cette pluie sablées, le nuage à l’air de ne plus nous rattraper. Reste plus qu’à affronter la piste sablonneuse dans l’obscurité d’une nuit ombragée
Morgan : « Au départ de William Creek, tandis que l’orage nous menaçait déjà, nous avons choisi de tenter notre chance et de partir quand même. Nous étions conscients des risques que nous prenions, Silencieux, pensifs et certainement un peu inquiets. Mais une fois la décision prise, toute l’équipe s’est engagée sur la piste avec cet enthousiasme et cette énergie qui la caractérise. La nature, avec ces couleurs, ne nous a pas fait regretter notre prise de risque. »
La lumière offerte par ce spectacle est incroyable. Malgré le temps menaçant, nous sommes conscients que nous vivons une étape mémorable de notre voyage. Avancer dans un décor aussi unique nous laisse bouche bée. Nous vivons l’expérience Outback à son summum.
Les nuages noircissent et nous sentons quelques gouttes tomber. Nous ne pouvons pas revenir en arrière, nous avançons en espérant ne pas prendre de grosse averse qui condamnerait la route. La lueur au loin nous donne espoir que le temps s’améliore.
Etienne : « L’orage menaçait, ce qui sous entendait que s’il éclatait nous pouvions rester bloqués plusieurs jours voire semaines. La beauté, les couleurs et l’atmosphère qu’il offrait étaient tout simplement grandioses. Bien sûr, une légère angoisse restait présente, mais cela en valait la peine ».
Belle histoire que celle-ci : nous demandions de l’eau à tout le monde à William Creek. Deux jeunes en voiture partant pour Coober Pedy, comme nous, ne savaient pas s’ils pouvaient nous dépanner (ils n’avaient pas beaucoup eux-mêmes). Sur leur route, ils nous laissent finalement cet écriteau fait maison avec quelques litres d’eau pour les 170 km de piste à faire.
Enfin nous trouvons de l’eau ! Nous avons attendu 7h à William’s Creek avant de rencontrer la propriétaire d’une terre non loin de cette communauté de 6 habitants. Elle nous indique une réserve d’eau située à peine 2 km plus loin. Elle est légèrement terreuse mais parfaitement bonne à boire. Nous rechargeons nos réserves de 10 L par personne et repartons. Nous avons décidé de retourner prématurément sur la route principale, 170km de piste plus loin, pour éviter de subir à nouveau ce désagrément.
Arrivés à William Creek après 250 km de piste, nous apprenons qu’il est impossible d’obtenir de l’eau potable autrement qu’en payant $5 la bouteille de 1,25L. Nous avons besoin de 40L pour faire la prochaine étape de 200 km vers Oodnadatta. A ce tarif, impossible de continuer sans trouver une solution alternative : nous négocions avec le gérant de l’hôtel, nous demandons aux rares touristes de passage et passons 7h bloqués ici, à attendre…
La nuit est devenue notre principale alliée. Il fait trop chaud pour rouler en plein milieu de journée et compléter le quota de kilomètres que nous aimerions parcourir. Donc nous décidons d’avancer la nuit. La température y est plus clémente et nous consommons moins vite notre ressource principale : l’eau ! Cela nous donne également l’occasion de contempler un ciel étoilé, épuré au milieu de nulle part.
Morgan : « Depuis le matin j’ai mal à la gorge et je commence à sentir que la fièvre vient faire sa place dans mon corps fatigué. Je bois de l’eau mélangé avec du jus de citron que j’avais préparé la veille en espérant me rétablir vite dans cet environnement où l’ombre se fait bien rare. »
Pas facile de trouver de l’ombre dans le désert… Nos chapeaux sont une mince consolation. Aussi, nous n’hésitons pas à nous abriter à l’ombre de nos vélos. Le temps de s’enfiler quelques biscuits ou chips, s’hydrater et repartir.
Brian seul dans le désert sur la fameuse Oodnadatta track. Avant que la route principale ne soit construite, ceci était l’axe majeur principal du centre de l’Australie. Nous parcourons le chemin qu’empruntaient les « sheerers », eux aussi à vélo, pour aller tondre les moutons de station en station, ces immenses fermes australiennes. Cette route était également empruntée pour le commerce entre aborigènes car elle dispose de plusieurs sources d’eau.
Un oasis dans le désert : Coward Springs est un de nos seuls points de ravitaillement en eau. Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls à en profiter : de nombreux animaux ont fait de cet endroit leur habitat. Ici, un Galah (ou Goulie ou encore Cacatoès rose) prend la pause pour notre objectif.
Seuls au milieu de l’Outback. Le soleil chauffe beaucoup et la piste est parfois dans un état lamentable, rendant notre progression pénible dans le sable. Siphay monte sur un immense relai téléphonique pour prendre ce cliché « vu du ciel » qui donne un aperçu de l’immensité de ce désert : des centaines et même des milliers de kilomètres hostiles.
L’entreprise Aevon nous a laissé gratuitement cette remorque à l’essai (modèle STD 100). Elle nous est bien utile pour stocker les dizaines de litres d’eau que nous trimbalons, ainsi que les 4 ailes, 4 harnais et 4 barres que nous devons emmener avec nous pour notre défi de kite-bike dans l’Outback.
Sur l’Oodnadatta Track, une piste que nous empruntons sur plusieurs centaines de kilomètres, nous décidons de tenter le coup sur une fenêtre météo qui a l’air pas trop mauvaise. Bilan : pas assez de vent, ce ne sera pas pour aujourd’hui. Mais le principe est là : du kite-bike sur la piste dans l’Outback en Australie ! Géant 🙂
Voilà pourquoi il faut faire attention où l’on met ses pieds et ses roues de vélo ! Nous avons eu du mal à déterminer l’espèce de celui-ci. Il pourrait s’agir d’un Wester Brown Snake, le serpent le plus meurtrier d’Australie. Mais il est assez difficile à identifier exactement, ce pourrait aussi être soit un Inland Taipan, le serpent le plus venimeux du monde ! Dans tous les cas, mieux vaut faire attention…
Lake Eyre, de part sa grande taille, celui-ci nous rappelle la belle épreuve qu’était la traversée du plus gros désert de sel au monde, le Salar d’Uyuni, il y a plus d’un an déjà…
Le moment tant attendu : s’écraser sur son tapis de sol pour dormir, propres après s’être lavé (à l’eau ou à la lingette). Les journées sont très difficiles et progresser sur la piste sablonneuse la nuit est un jeu auquel nous perdons souvent : les chutes sont fréquentes.
Brian : « Je regarde à gauche puis à droite mais il n’y a vraiment rien sur cette route. Nous croisons juste deux 4×4 ce jour là je crois. Je me rends vraiment compte que l’on a choisi de réellement s’enfoncer dans un endroit hostile. Avec plus de 45°C, ma gorge s’assèche et, toutes les 5 minutes, il me faut boire pour la remettre dans un état normal.
C’est parti, le vrai Outback commence ! Les températures sont étouffantes, nous partons à 16h seulement. La police est venue à notre rencontre pour s’assurer que nous n’étions pas des guignols de touristes s’en allant au casse-pipe dans le désert, comme cela arrive parfois. Ils nous laissent prendre la « route » après nous avoir fait mettre nos casques…
Petite pause forcée en route pour l’Oodnadata track. La roue arrière du vélo d’Etienne vient de crever. Avec une certaine habitude maintenant, nous enlevons toutes les sacoches, retournons le vélo et réparons la crevaison en un éclair. Les autres profitent du coucher du soleil pour contempler le paysage et se restaurer un peu.
En route pour Roxby Downs, la dernière ville digne de ce nom avant d’attaquer les pistes de l’Outback. Bien aidés par un vent dans le dos, nous atteignons 200 km ce jour ci. Enfin le vent semble être avec nous, nous n’avons pas été gâtés de ce point de vue là en Australie.
Mauvaise nouvelle ! La selle de Siphay casse à Port Augusta, aux portes du désert. Nous espérons que la réparation de fortune offerte par ce garagiste qui traînait ce dimanche aura raison de l’Outback. A cet instant même, il était en train de découper la plaque d’immatriculation qui lui servait de support, restée collé à la soudure.
Plutôt exotique comme panneau ! Il est vrai qu’il vaut mieux faire attention car nous avons vu des centaines de pare-chocs de voitures sur le bord de routes. Malheureusement encore plus de ces mignons kangourous, en sang, démembrés ou méconnaissables sur le bitume…
Nous attaquons la Stuart highway, qui traverse le pays du sud au nord. Nous roulons de nuit car la température y est plus clémente. La circulation est tranquille, nous alignons les kilomètres sans trop forcer.
Moment fatidique : le test ! Pour ce premier essai, l’avis est concluant : ça marche ! Mais il a manqué de vent pour vraiment voir ce que cela donnait. Nous réalisons une chose que nous avions déjà anticipée : il sera difficile de tenir le « cap » de la route si les conditions ne sont pas idéales : vent bien orienté à bonne vitesse. — at Port Wakefield.
Etienne est le seul d’entre nous qui n’ait jamais pratiqué un peu de kitesurf. Sous les conseils avisés des autres, il prend en main l’aile de kite que nous utiliserons à vélo dans l’Outback. Il faut bien savoir où est la puissance pour bien la manipuler et ne pas se faire « arracher ». — at Port Wakefield.
Premier jour en partant d’Adelaide, nous avançons au milieu des champs de blé. Les couleurs sont vives. — in Balaklava, South Australia.
Petite erreur sur la carte et nous sommes déjà sur la piste. Petite pause pour savoir où nous sommes, et c’est reparti ! — in Balaklava, South Australia.
Même les kangourous nous regardent partir avec curiosité ! — in Balaklava, South Australia.
La Grande baie australienne du sud du pays, le point de départ de notre traversée. Nous devrons parcourir plus de 3 000 km pour rejoindre Darwin et une autre mer, la mer de Timor, après avoir traversé ce pays qui fait la taille d’un continent. Nous nous préparons mentalement à affronter le plus dur avec cette journée de farniente à la plage, pendant que nos vélos sont en maintenance. Le climat est déjà chaud en ce début d’été. — in Adelaide.
Shirley est un contact qui nous a été donné lorsque nous étions en Nouvelle Zélande. Elle a accepté de recevoir notre matériel. Cette octogénaire nous accueille chez elle une nuit et nous lui préparons un bon repas. Elle nous raconte comment l’Australie a vécu la seconde guerre mondiale, elle qui l’a vécue. Nous nous taisons et écoutons la sagesse parler. — in Adelaide.
Nous réceptionnons à Adelaide notre matériel spécifique pour notre traversée de l’Outback : une remorque prêtée gratuitement par l’entreprise Aevon, ainsi que 4 ailes de traction de 3,5m², 4 harnais et 4 barres envoyés par l’entreprise Kite-Tek pour notre nouvelle idée un peu folle : faire du kite bike dans l’Outback !
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