Décompression, quiétude et sérénité. Nous arrivons à Bakou en Azerbaïdjan, le dernier pays où nous avons dû demander un visa à l’avance. Désormais, plus besoin de chinoiseries en tous genres dans les ambassades pour continuer notre route jusqu’à la maison. Le 13 juin, en fin d’après-midi, nous traversons la grande et riche capitale sans prendre le temps de visiter. Il est tard et nous devons nous éloigner de la ville pour camper et, au matin, tracer en direction de la mer Noire.
Plutôt que de rester sur l'axe principal nous choisissons une route plus courte à travers les petite montagnes de la région. Arrivés en haut nous regardons vers l'ouest, cherchons la mer Noire du regard mais sans espoirs... il nous reste plusieurs centaines de kilomètres avant de l'atteindre.
Dans ces débuts sur les routes du Caucase, la température est encore très haute en journée. Nous sortons de nos duvets tôt le matin pour commencer « à la fraîche », se reposer à l’ombre ou dans un café aux heures chaudes, puis finir le soir avec quelques dizaines de kilomètres. Ici, Brian sort du champ où nous avons établi le camp la veille au soir.
Portrait d’un vieil homme azéri. Nos rencontres avec les locaux, comme en Asie centrale, se font souvent autour d’un thé. Cet homme accepte de prendre la pose pour notre objectif. Il souhaite avoir la photo mais n’a pas d’e-mail ou quelconque support pour la récupérer au format digital. Embarrassé, Brian promet de lui envoyer imprimée une fois rentré en France.
Scène typique chez Solidream : fin de journée, nous nous arrêtons à un point d’eau au bord de la route. Morgan répare une crevaison alors que Siphay entame une douche/lessive, sans trop de complexe d’être en caleçon. On vous l’a déjà dit, la route c’est notre maison et toutes les pièces sont là !
Nous sommes arrivés en Géorgie. Dans les montagnes, tout est beaucoup plus vert que dans le pays voisin. Ici, des hommes sont attelés à la tâche dans les champs et, avec enthousiasme, nous saluent lors de notre passage.
Avant de franchir la frontière, nous lisons qu'il pleut beaucoup dans ce pays. Nous restons optimistes tellement les dernières semaines ont été ensoleillées, nous pensons que la pluie c'est fini jusqu'en France. À peine les douanes passées, nous recevons les premières gouttes qui précédent une bonne averse...
La Géorgie est un des plus vieux pays chrétiens au monde, avec l’Arménie. Il est intéressant de noter que les femmes portent bien souvent un voile sur la tête. C’est l’occasion de rappeler qu’il ne faut pas associer le voile à l’islam. Avant d’être utilisé comme emblème ou comme sujet de discorde, le voile était porté par nos aïeules, nos voisins et nos semblables pour des raisons pratiques, esthétiques et hygiéniques. Loin, semble-t-il, de toutes considérations religieuses.
Un village perché à 2000 m d’altitude sur les hauteurs de la Géorgie nous rappelle nos Alpes françaises avec les vaches pour icônes.
Nous prenons une pause dans la fraicheur de ce petit restaurant. C'est l'occasion pour nous de récupérer mais aussi, et surtout, de communiquer avec les gens. Les autres clients où les propriétaires, souvent curieux, viennent s’assoir à côté de nous et commence toujours par : Vous venez d'où ? Puis s'enchaine une discussion qui dérape vite en langage des signes. Nos mimes font parfois bien rire nos interlocuteurs et nous aussi d'ailleurs.
Au col, à environ 2000m d’altitude, la neige fait son apparition à seulement quelques jours de l’été. Nous croyions en avoir fini avec le froid, mais la Géorgie en a décidé autrement. En montée dans nos traditionnels short/chemise/claquettes, l’effort nous réchauffe au-dessus de la ligne des arbres.
Nous observons des villages à la population curieuse où la méfiance des gens et la dégradation avancée de leurs maisons nous font penser à un pays tout juste sorti de la guerre.
Aussi, ce n'est pas le premier pays où nous observons des canalisations aériennes qui confèrent une ambiance d'ancienne usine soviétique en plein air... Appréciez le style vous même.
À l’approche de l’été, nous croyons en avoir fini avec le mauvais temps. Erreur. La Géorgie est un pays assez exposé à la pluie et, dans ses montagnes, nous l’avons malheureusement vérifié en essuyant pas mal de gouttes… Il paraît que le mauvais temps permet de faire de belles photos, alors on a essayé.
Une bière sur la table, une cigarette au bec et un béret en couvre-chef. Déjà en France ?
Le temps est clair et ça sent le sapin. Bon il fait toujours froid mais on dirait que l’été fait son entrée en ce 21 juin. Nous paraissons être seuls sur cette route, au milieu des fleurs sauvages. L’atmosphère est paisible, la montagne est somptueuse. Mais la réalité nous rattrape et la jolie route bitumée se transforme en piste démontée, raide et difficile
Un groupe de jeune géorgiens curieux à la vue de 3 étrangers en train de chercher de l’eau à la tombé de la nuit. Finalement, ce sont eux qui nous dépannent en remplissant nos bouteilles et nous souhaitant bonne route.
Combien de rivières avons nous traverser dans ce voyage ? 50 ? 100 ? 200 ?
LA spécialité culinaire de Géorgie, le katchapouri. C’est basiquement du fromage sur une pâte à pain. Avec un œuf dessus ou pas, nous nous en offrons pas mal histoire d’être bien lourds dans les descentes. C’est ça qui est bien de faire du sport tous les jours : nous nous fichons pas mal des calories que l’on ingurgite ! Ou plutôt, nous cherchons le maximum de calories par repas
Parfois nous débranchons le cerveau et roulons franchement vite sur la terre, la boue et les cailloux… Sans ce satané vent de face, nous aurions plié ces pauvres kilomètres fissa, mais la descente s’avère être elle aussi très pénible. 9h de vélo dans la journée et de (trop) nombreuses montées dans la descente (pourquoi les routes sont-elles parfois construites ainsi alors que la vallée descend ?). Le 21 juin nous posons nos vélos sur les galets de la plage de Gonio et plongeons dans la mer Noire, euphoriques. l'Europe est en face de nous.