Belle chinoise en tenue traditionnelle
La ville de Beichuan est aujourd’hui un musée à ciel ouvert. Dans le séisme de 2008 au Sichuan, la ville a été dévastée. Le bilan s’est élevé à 70 000 morts environ. Si le concept de faire visiter les décombres d’un carnage nous paraît un peu bizarre comme idée, l’endroit n’en reste pas moins curieux.
Tout justes sortis du champ dans lequel nous avons pris notre douche à la gourde de vélo, ces légumes frais finiront en petits dés dans nos assiettes pour notre repas du soir. Nous sommes conscients du luxe que c’est de pouvoir manger de bonnes choses au restaurant avec notre petit budget. Mais en fait il en est de même pour bon nombre de locaux qui ne sont pas eux-mêmes producteurs, surtout ceux des villes, pour qui il est parfois plus intéressant d’aller manger au resto pas cher du coin que d’acheter à manger et de cuisiner.
Le pays regorge d'histoire, il est fascinant d'imaginer comment l'Homme a peuplé les vallées, les plateaux et montagnes. Nous observons les grandes différences d'architectures au rythme de nos coups de pédale. Elles sont les traces de divers peuples parfois disparus de nos jours.
Il est intéressant de noter qu'en Chine 55 des éthnies sont minoritaires sur les 56 au total ! La majoritaire est celle des "Han".
Dans les petits villages, alors que nous montons tout doucement dans les montagnes, les gens sont de plus en plus curieux à notre égard. Nous avons l’impression qu’ils ne voient pas souvent d’étrangers dans le coin. Et nous, toujours, avons besoin d’eau et cette fois c’est pour la douche.
A la douche !
Ce n'est pas toujours simple de trouver un endroit où se laver à l'abris des regards curieux. Ici nous pensions être tranquilles mais ce monsieur en a décidé autrement. Il va finalement passer 15 minutes installé là haut à nous observer un par un en train de nous laver. Nous prenons cela avec humour et finirons même par lui demander conseil pour aller manger.
Un des mauvais côtés de la Chine : l’hygiène. L’état des cuisines des petits restos laisse parfois à désirer, sans parler des toilettes (quand il y en a…). Nous n'avons jamais vu des toilettes aussi répugnants ! Les locaux aussi crachent comme nous on tousserait. Au restaurant, dans le bus ou dans un hall d'entrée... Ceci n'est pas considéré comme impoli ni sale. Ce sont des manières que nous respectons totalement mais que nous n'adopterons pas.
La vision des montagnes alors que nous approchons des 2000m d’altitude. La température descend tranquillement, le challenge approche et l’envie grandit en nous d’aller explorer les cimes de ces montagnes où l’on aperçoit déjà la neige.
Avec sa femme ce monsieur tient un des rares restaurants du coin. Ils nous ont concocté à manger alors que, affamés et sans avoir déjeuné, nous arrivions le matin avant l’heure d’ouverture.
Les routes en lacet commencent sérieusement et la rivière qui coule le long de la route, d’un bleu intense, se transforme petit à petit en ruisseau. L’effort s’intensifie mais nous essayons de ne pas nous précipiter car il manque encore quasiment 2000m à grimper.
Le faciès des gens et leur accoutrement change peu à peu, nous entrons dans une région assez différente de ce que nous avons découvert de la Chine jusque-là.
Nous commençons à prendre de l’altitude mais nous sommes déterminés à vouloir nous laver. La neige tombe, mais qu’importe, nous nous jetons dans l’eau congelée pour nous faire un rinçage express, une douche « minimaliste » comme nous les appelons. Et même si ça fait mal, on se sent quand même vachement bien après ça !
Nous sommes un peu surpris de voir les chinois être de grands adeptes du basket. En fait ils ont une taille moyenne plus grande que la plupart des asiatiques. S’il y a un pays d’Asie qui devait être intéressés par ce sport, c’était bien celui-là !
C’est la fin de la journée et nous avons atteint notre objectif qui était de monter au-delà de 3000 m d’altitude pour aujourd’hui. Morgan part en repérages et nous indique un endroit plat pour monter le camp, c’est parti ! Au milieu de nulle part, au cœur de la montagne, nous regardons les flocons de neige tomber tandis qu'un troupeau de yaks nous surveille d’un œil.
Juste après cette photo ce Yak est venu charger Siphay qui a juste eu le temps de se planquer derrière un arbre.
On considère ça comme un avertissement et installons la tente à quelques dizaine de mètre de là où son troupeau est installé.
Nous n’avons rien à manger ce soir à part le grignotage que nous avons gardé dans nos sacoches. C’est rare que nous n’ayons rien prévu à manger mais à cette altitude les villages se font rares. Donc nous nous réchauffons à coups de chips, cacahuètes, viande et poisson séchés.
La nuit s'annonce froide. Dans ces cas là nous laissons toujours la fermeture éclaire de l'entrée légèrement ouverte pour assurer un passage pour l'oxygène. En effet le risque est que la condensation givre sur les moustiquaires de la tente et qu'ainsi les entrées d'air soient bouchées...
Un de ces endroits magiques que nous nous rappellerons. Les flocons tombent tranquillement sur la toile de la tente, nous lisons nos bouquins dans le silence du flanc de montagne, le trafic s’étant éteint depuis déjà deux bonne heures. Il n’y a que nous, ensemble, pour partager ce moment d’amitié qui deviendra un souvenir impérissable, car partagé.
Réveil surprise ! Une couche assez épaisse de neige s’est abattue sur la tente et nos vélos. Nous ne sommes pas équipés pour ce genre de conditions et ne portons qu'un simple paire de tennis au pied... Nous sortons de la tente en essayant de ne pas trop mouiller nos pieds... et espérons que le passage du col aujourd’hui se fera sans encombre.
Brian : « Parfois, au milieu de l’effort, on n’a qu’une envie c’est d’arriver au bout. Là, c’était assez difficile pour moi. Avec les gars, on s’arrête souvent pour filmer et prendre des photos pour illustrer notre voyage. C’est rare de demander un portrait de soi-même mais de temps en temps ça fait plaisir aussi ! »
Pour nous le problème lorsqu'il fait froid ce sont principalement les pieds. Nous sommes équipés de simples chaussures de sport et l'effort sur les pédales ne permet pas de bien faire circuler le sang jusqu'aux orteils. Donc de temps en temps nous descendons des vélos, marchons 100 ou 200m pour "réchauffer" nos extrémités puis reprenons la cadence.
Nous approchons du col et la neige n’a pas fondu. Espérons que la couche ne s’épaississe pas trop avec l'altitude car la descente pourrait être assez dangereuse...
Au sommet, nous prenons la pause sous les loungtas, ces drapeaux de prière colorés typiques des régions voisines de l’Himalaya, malgré nos extrémités engourdies par le froid. Le rêve est réalisé : nous sommes avec nos vélos en haut d’une montagne de l'ancien Tibet à 4000m d’altitude. Dans nos têtes, nous faisons la nique à tout ce foutoir administratif qui a bien failli nous faire rater cet instant. La vue n’est pas parfaite, mais qu’importe, nous sommes au sommet. Pas seulement le sommet de notre itinéraire, mais aussi celui d’un cheminement de pensée en phase avec nos valeurs : celui de croire à un rêve et de persévérer pour le réaliser.
Le bon côté d’évoluer en montagne : apprécier la vue ! Même avec un mauvais temps, quand on arrive en haut on a toujours un sentiment de réussite, surtout après 2 longues journées d’ascension…. Et c’est bien la raison pour laquelle on apprécie autant la vue : sans l’effort qui précède elle aurait probablement moins de valeur.
Nous sommes de retour à Chengdu. C’est en 2 jours que nous faisons le trajet depuis le sommet, soit 415 km. Bien aidés par la descente, certes, mais avec un fort vent de face tout le long, nous débarquons en ville le lendemain soir de notre passage du col dans une euphorie générale. Nous avons parcouru 847km en 6 jours avec un col à 4000m sur le chemin. Pour nous, le boulot est fait et nous voulons aller profiter un peu de la vie en ville de nouveau et, tant qu’à faire, éviter de passer trop de temps hors de la ville et se faire attraper par les autorités.
La vue depuis l’endroit où nous sommes hébergés à Chengdu. Cette ville de 14 millions d'habitants nous laisse un horizon en béton sur 360 degrés, même depuis les plus hautes tours.
Une autre caractéristique de la ville : il est très rare de pouvoir contempler un ciel bleu ! La pollution est telle que nous nous contenterons donc du gris...
La croissance de la Chine peut se mesurer en temps réel à l’œil. Dans toutes les villes que nous avons croisées, les immeubles en construction se comptent par dizaines. C’est tout à fait impressionnant.
Entre le jour où nous sommes arrivés à Chengdu et le moment ou nous sommes partis, une dizaine de jours, ils avaient construit un nouveau pont devant la gare du Nord... Hallucinant !
Ici la concurrence à McDo et tous les américanismes, c’est ça : des fruits, petits biscuits salés ou sucrés, boissons, gâteaux et autres spécialités locales à des prix défiant toute concurrence. C’est bien plus frais et meilleur que la « junk food » que l’on peut trouver de l’autre côté de la rue. Pour notre plus grand plaisir. Du coup, les Macdo et Starbucks sont des enseignes à la mode car à des prix bien supérieurs que ce que l'on trouve localement. C'est chic ! Un marketing à l’opposé de ce que l’on connait aux USA par exemple.
Le marché dans un des quartiers de Chengdu.
Le « hotpot », une spécialité de Chengdu, une ville réputée pour sa culture culinaire. Le repas consiste à faire chauffer une sauce (en général épicée) au milieu de la table et faire bouillir les aliments au milieu avant de les tremper dans son bol où l'on a une autre sauce froide assez huileuse et assaisonnée à l’ail. Une manière conviviale de partager un repas, un peu comme chez nous la fondue savoyarde par exemple. Sauf que là, les aliments n’ont rien à voir : langue de canard, gorge de porc, estomac de bœuf, tofu, nouilles, champignons locaux et encore d’autres bonnes choses (sans blagues) que nous ne connaissions pas.
La Chine est une civilisation très ancienne, qui a aussi innové dans de nombreux domaines universels, entre autres les sciences et les arts, d'où certainement leur attrait pour la mode. Les chinois semblent porter beaucoup d'intérêt à leurs tenues et les ouvriers des campagnes nous ont parfois surpris en travaillant en costumes et pantalons à pince (alors poussièreux) sur leur chantier. Dans les villes, d'innombrable magasins très tendance offrent une grande variété de styles où les jeunes citadins passent leurs samedi après midi.
Dans la culture chinoise, les vêtements sont l'emblème des traditions. L’histoire du pays a contenu beaucoup de dynasties qui avaient chacune un style à part. Les styles disparaissaient avec la dynastie. Une sorte de révolution vestimentaire à chaque nouveau pouvoir.
Aux cartes, à des jeux de pions, en chorégraphie musicale dans un parc de la ville, au badminton ou au tennis de table pour les plus sportifs. Les chinois sont joueurs et ceci met de l’animation dans les rues ! Nous avons probablement pas mal à leur envier de ce point de vue-là, la vie sociale dans les lieux publics n’est pas aussi développée chez nous.
Il est devenu très commun pour nous désormais de voir des paysans marcher le long des routes avec notre futur repas dans leurs mains. Des canards, des lapins ou encore des cochons encastrés dans des cages à l'arrière des mobylettes !
Vous pouvez apercevoir notre tente dans l'ombre du camion jaune. Sur la route du retour il n'était pas évident de trouver un zone pouvant nous accueillir pour la nuit. Le bruit de la route ne nous gêne pas tellement nous sommes fatigués et notre seule priorité et de camper dans l'ombre, là où les gens ne nous voient pas facilement...
Nous sommes de retour à Chengdu. C’est en 2 jours que nous faisons le trajet depuis le sommet, soit 415 km. Bien aidés par la descente, certes, mais avec un fort vent de face tout le long, nous débarquons en ville le lendemain soir de notre passage du col dans une euphorie générale. Nous avons parcouru 847km en 6 jours avec un col à 4000m sur le chemin. Pour nous, le boulot est fait et nous voulons aller profiter un peu de la vie en ville de nouveau et, tant qu’à faire, éviter de passer trop de temps hors de la ville et se faire attraper par les autorités.
La vue depuis l’endroit où nous sommes hébergés à Chengdu. Cette ville de 14 millions d'habitants nous laisse un horizon en béton sur 360 degrés, même depuis les plus hautes tours.
Une autre caractéristique de la ville : il est très rare de pouvoir contempler un ciel bleu ! La pollution est telle que nous nous contenterons donc du gris...
La croissance de la Chine peut se mesurer en temps réel à l’œil. Dans toutes les villes que nous avons croisées, les immeubles en construction se comptent par dizaines. C’est tout à fait impressionnant.
Entre le jour où nous sommes arrivés à Chengdu et le moment ou nous sommes partis, une dizaine de jours, ils avaient construit un nouveau pont devant la gare du Nord... Hallucinant !
Nous avons eu la chance d’être invités par M. Xiang, l’oncle d’une amie au Canada, dans un restaurant avec un spectacle traditionnel. L’occasion pour nous de réaliser quelques clichés de ce que nous n’avons pas encore eu l’occasion de voir sur la route.