Nos premiers jours en Chine sont marqués par le passage de nombreux tunnels assez dangereux à vélo : les camions arrivent à vive allure et nous sommes souvent dans le noir. Les voitures nous voient mal et parfois nous distinguons à peine la chaussée. Du coup, nous nous adaptons : à chaque passage de véhicule, nous grimpons sur la haute marche et attendons une accalmie du trafic pour reprendre la route.
L'accident de Morgan dans un de ces tunnels est décrit ici : http://solidream.net/traverser-la-chine-la-guerre-des-nerfs/
Morgan : "Nous venons de quitter Luang Prabang, nos familles et nos amis. Les premiers jours dans le Yunnan, dans un relief très escarpé, à travers des terres colorées et cultivées, je les passe à penser à ces dernières semaines riches en émotions."
La Chine est le premier producteur de thé mondial avec environ 1 million de tonnes par an, soit quasiment 30 % de la production mondiale. Le Yunnan, cet état frontière avec du sud de la Chine que nous avons traversé, compte pour beaucoup dans cette production. C'est donc sans surprises que nous découvrons des versants entiers de montagnes remplis de ces rangées de petits arbustes verts. Un nouveau type de paysage qui n’est pas pour nous déplaire.
Ce jour-là, c’est le luxe pour nous : nous avons un toit ! Au-delà de l’aspect purement confort, c’est surtout le fait d’être dans un lieu sûr et de ne pas être obligés d’aller nous planquer au bord de la route en catimini. Nous en profitons parfois, après un moment convivial avec nos hôtes, pour commencer notre travail photo, films et texte...
La soupe de nouilles matinale est un rituel en Chine que nous nous sommes vites appropriés. Très peu chère par rapport à un repas normal (en général 0,60€ et au maximum 1€), elle est notre alliée du matin pour attaquer la journée en pleine forme.
Hors de question pour nous de cuisiner nos repas comme nous pouvons le faire dans les pays les plus chers, ici nous n'économiserions pas grand chose. La pause restaurant est donc tout à fait justifiée ;)
Les travailleurs des champs sont nos amis de tous les jours sur les routes rurales du Yunnan. Savez-vous qu’il existe deux types de nationalité en Chine ? Une nationalité « rurale » et une autre « urbaine ». Et les "ruraux" ne peuvent pas venir s'installer en ville. Ceci afin d’éviter un exode rural massif vers les villes. Aussi étonnant que cela puisse paraître pour nous qui venons d’un pays « libre », il est clair qu’avec 1,3 milliards d’habitants à gérer de telles règles sont peut-être justifiées.
Il est clair que cette route est bien physique et tortueuse en passant par tous les sommets visibles... Mais bon nous essayons de voir le bon côté des choses, littéralement. Les vues sur les vallées agricoles nous laissent quand même rêveurs, mais un rêve dans la réalité :)
En Chine, les arc-en-ciels ne sont pas en l’air. Après les cultures de thé, c’est sur les crêtes des montagnes à parfois près de 2000m d’altitude que les vues offertes sur les vallées nous donnent un nouveau type de paysage riche en couleurs.
Nous n’avons pas l’habitude de camper dans un lit de rivière, c’est plutôt déconseillé même, à cause des "flash floods". Mais la saison humide n’est pas encore là, nous ne risquons pas grand-chose à cette époque de l’année ici. Près des champs, cela reste un endroit stratégique où l'on peut monter le camp une fois la nuit tombée. Quand nous ne rencontrons personne pour demander l’autorisation, nous restons toujours respectueux du travail des paysans et choisissons notre endroit pour ne rien abîmer de leurs cultures.
Brian sort d’un sentier menant à un champ que nous avons emprunté la veille au soir pour aller planter la tente. Cela peut être un réveil brutal parfois, car les côtes sont verticales et il n'est pas évident de trouver des prises afin que les pieds ne dérapent pas avec les 50 kg de vélos !
Nous avons dû faire preuve d'innovation dans ce nouveau pays. Bien que nous ayons côtoyé des nations voisines, chacun possède sa culture, son identité et donc un mode de fonctionnement unique. Commander à manger en Chine relève parfois du défi de mime. Nous nous sommes fait parfois refuser le couvert car nous ne parvenions pas à exprimer ce que nous désirions ! Donc voilà ce qu'il nous arrive de f...See More
Le plus souvent près d'un champ et cachés de la route, nous montons la tente pour une bonne nuit de sommeil après des journées chargées en dénivelé positif... Le relâchement du soir est souvent un des meilleurs moments dela journée pour nous.
On en a mangé des routes en lacet au Yunnan ! En 9 jours de vélo, nous faisons 900 km jusqu’à Kunming et 11 500m de dénivelé positif. Le tout entre 400m et 2000m d’altitude.
Et notre déception est que les descentes sont elles aussi un effort, constamment sur les freins en essayant d'éviter un maximum de nids de poule.
Quel âge ces hommes ont-ils à votre avis ? ( Nous rappelons que les asiatiques paraissent presque toujours bien plus jeune qu'ils le sont ). En tout cas, ce sont d'innombrables personnes âgées que nous voyons travailler et parfois durement dans les champs aux différentes tâches physiques au bords des routes. Cela donne l'impression qu'il ne leur est pas permis de se laisser aller. Et souvent, comme sur ce cliché, ils sont accompagnés de leur grands sourires !
Enfin ! On parvient à obtenir ce que l'on souhaite. Avec le simple exemple de l'eau, on peut dire qu'il est quelquefois bien compliqué de se faire comprendre. Le langage des signes est totalement différent. Les dix chiffres qui nous paraissent logiques avec nos 10 doigts sont complétement différents ! Devant des noms de routes aux caractères chinois, nous nous trouvons dans un labyrinthe. Il est des fois dur de les différencier ou de les trouver parmis d'autres sur une carte. Impossible pour nous de les prononcer afin de demander notre route aux locaux... Ceux-ci restent d'une grande amabilité, avec l'incroyable hospitalité aux étrangers, nous ouvrant les portes de leurs chez soi comme à cet instant.
Nous n’avons pas vraiment réussi à identifier ce que faisaient sécher ces femmes sur le bord des routes, mais cette simple vision nous a inspiré une photo qui transmet notre quotidien sur les routes avec ses habitants. Ils sont, par exemple, nos premiers fournisseurs en eau et sont en général ravis de l’être.
Quasiment pas une portion de plat durant ces 900 km dans le Yunnan. Dans ces ascensions abruptes qui n’en finissent plus, nous nous autorisons des pauses atypiques pour pouvoir repartir avec envie.
Ils sont nos rencontres de tous les jours. Ce jour-là, Siphay a fait sa lessive avec cette femme. Ce sera une de ces photos souvenirs qui, dans quelques années, nous ferons sourire et nous rappellerons notre quotidien sur les routes de Chine.
Encore un de ces endroits sur le bord de la route, enfin autoroute pour le coup, où l’on est à peu près convaincus que personne ne nous verrait et que nous pourrions reprendre la route le lendemain matin sans avoir eu à plier la tente dans le coletard en pleine nuit.
Arrivés dans la grande ville de Kunming, capitale de la province du Yunnan, nous prenons quelques jours pour nous imprégner de la vie locale. Ici, une scène de vie quotidienne dans l'immeuble dans lequel nous sommes accueillis. A 2000m d'altitude, la population locale attend encore que le printemps s'installe vraiment pour replir les piscines !
Le visa chinois, quelle histoire ! Pour être sûrs de profiter un peu de plusieurs endroits de la Chine, nous prenons le train pour rejoindre la ville de Chengdu dans l’optique de faire étendre nos visas avant d’aller faire du vélo en altitude sur l’immense plateau qui constitue une grande partie du pays, notre vrai rêve chinois. Environ un millier de kilomètres à regarder le paysage avec envie par la fenêtre, mais il n’y a pas le choix.
Nous vous présentons le cauchemar en personne. Nous ne parlons pas de cette gentille femme qui fait son travail, mais bien de l'administration chinoise. 5 jours ouvrés pour faire faire une extension de visa, donc une semaine en fait. Ajoutez à cela un jour férié plus une interdiction de sortie de la ville et vous êtes bloqués à Chengdu pour 10 jours...