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#Deconnexiontotale : retours d'expérience et variantes | Solidream - Rêves, Défis et Partage - Récits, films documentaires d'aventure
Retour d'expérience sur les week-ends sans Internet ni écrans, propositions d'organisation pour tenter l'expérience
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#Deconnexiontotale : retour d’expérience et variantes

Pendant le confinement, nous avons fait le choix de rester entre amis : 3 couples pour être exacts. 2 couples dans une petite maison et l’autre installé à moins d’une minute à vélo. Pas d’enfants. Le matin chacun s’occupe, principalement en télétravail et l’après-midi c’est bricolage, jardinage, sports… Notre situation est très confortable et chaque jour le chant des oiseaux nous le rappelle. Portant, l’idée de se déconnecter est venue d’un malaise : celui de nous voir un peu trop souvent scroller sur nos téléphones pendant les temps morts. Pour celui qui subit, cela signifie : se retrouver seul au milieu des autres. Pour certains, cela pouvait être Instagram, Facebook ou Twitter, pour d’autres la lecture d’articles (souvent anxiogènes) sur l’état du monde et l’évolution du coronavirus.

Morgan, inspiré par les 3 ans autour du monde sans téléphone, a proposé un défi pour retrouver quelques souvenirs, quelques sensations propres aux voyages sans la 3G, 4G, 5G… : mettre le téléphone dans une boîte le temps d’un week-end avec des règles du jeu très simples ici. Certains ont accepté le défi strictement, d’autres ont adapté les règles à leur tolérance (pouvoir aller chercher une recette de cuisine par exemple, s’autoriser un film ou être en mesure d’être contacté par des proches le jour de sons anniversaire). Après le week-end, nous avons débriefé sur les effets de cette déconnexion. Quelle surprise ! En seulement 2 jours, les effets sont déjà assez nets. Voici les retours d’expérience bruts de quelques co-confinés :

+ Élodie

Se mettre en déconnexion totale ne me semblait pas si facile que ça a priori. Je me suis dit « mince, il faut que je prévienne mes amis, ma famille, le boulot, pour leur dire que je ne serai pas joignable ». Je ne vais pas pouvoir regarder de film, de tuto bricolage ou cuisine, aller sur les réseaux, sur Pinterest, Insta, Whatsapp ! Bref l’angoisse…. Mais une fois la première soirée passée, j’ai très vite oublié ce petit écran qui en fait parasite l’essentiel de mon temps libre… et de mon temps de travail ! J’ai redécouvert pleins de façons de m’occuper : se préparer un bon petit plat, lire des livres, faire du pain, se lancer dans la déco handmade, faire des gâteaux (c’est là qu’on se rend compte que la nourriture prend une place importante dans la vie), sortir à moins d’un kilomètre de chez moi pour juste prendre l’air, tester une nouvelle recette (précieusement notée sur un papier auparavant !)….

 

Mais aussi ne rien faire… s’accorder ces moments où l’on ne fait absolument rien (dehors, c’est mieux), où le regard se perd dans la contemplation de ce qui nous entoure, l’esprit se perd dans les pensées. Prendre le temps. Je crois que j’ai ré-appris le sens de ces 3 mots le temps d’un weekend déconnexion. Et en me reconnectant, je me suis rendue compte que je n’avais manqué à personne, pas de message important, rien. Le monde continue de tourner même quand on décide de ne plus en faire partie pendant quelques jours, et c’est plutôt rassurant 🙂

+ Brian

Pour moi, ce week-end a eu la saveur des soirées sur la route avec les copains : Quand on n’a rien à dire (ce qui est régulièrement mon cas en tant qu’introverti), il n’y a pas la possibilité de s’échapper dans le virtuel pour pallier le malaise. Alors on trouve quelque chose à raconter et les discussions s’enrichissent avec des pensées propres: on parle plus des choses qui nous rassemblent et moins des problèmes du monde extérieur. Parfois même, on se tait ensemble et cela peut être en réalité très agréable : simplement se retrouver là, ensemble (surtout dans le cas où avoir accès à un extérieur dans notre cas nous permet d’écouter)

 

Les temps solitaires sont également enrichis : moins de réseaux sociaux, je lis beaucoup plus, j’écris plus également. Je me suis mis à bricoler pour le confinement (avant je ne savais rien faire), là de nouveaux projets émergent d’eux-mêmes dans mon imagination. Le rêve de me construire un kayak en bois, je le traîne depuis 2 ans. Là, j’ai décidé de le mettre en œuvre. Le tri « automatique » des choses importantes faire : habituellement, je gère ma To Do List sur une appli. Là, je n’ai plus en mémoire la tonne de choses à faire et ce sont les choses essentielles du moment ressortent. Je retrouve la sensation de voyage du « je regarderai ça quand j’aurai Internet ». Je souffre un peu de ça honnêtement parfois de ne pas savoir les choses maintenant, mais ma volonté de connaître une recette de pancakes amandes/lupin, ou , on peut tout vérifier dans l’instant et tout « se vaut ». En déconnexion, je me note un tas de choses à approfondir plus tard et je me satisfais de ne pas savoir maintenant comment Au bout du week-end, j’ai un peu plus de perspectives

+ Lolita

  • J’ai pris conscience de cet automatisme que je qualifierais « d’involontaire ou d’inconscient » d’aller checker mes mails/messages/notifications quand il y a un moment d’ennui/de creux/de patience dans ma journée.
  • Ce sentiment d’être plus connecté à son conjoint/partenaire – le soir lorsque nous lisions ensemble ou séparément un livre/BD – que lorsque nous regardions un film ensemble.
  • Se sentir détaché de toute urgence, prendre du recul sur les choses à faire/révisions.
  • D’avoir le sentiment d’être plus connecté aux autres qui t’entourent, plus dans le moment présent. De ce qui doit être réellement fait maintenant et non plus tard car j’ai le sentiment que mon téléphone me raccroche à tout ce que je dois faire plus tard, par exemple : répondre à tel message, ou à telle personne.
  • Donc cela m’a permis de moins me sentir obligée d’être dans l’instantané en ce qui concerne la réponse de message, du virtuel.
  • J’ai divisé mon temps d’écran par deux depuis le week-end de déconnexion totale.
  • Prendre une réelle conscience de mon temps d’écran.
  • Prendre conscience qu’on ne va RIEN louper d’important en se déconnectant. Et qu’on peut très bien se passer de nombreuses informations inutiles qui nous assaillent chaque jour.
  • Pas beaucoup de messages, de mails ou de notifications vraiment importanst à la fin du week-end en rallumant mon téléphone alors que j’aurais peut être checker 10 fois mon téléphone dans la journée.

+ Lila

  • J’ai pris conscience que dans la journée, les moments solitude, ou de « creux » de ma pensée sont comblés par le téléphone (moment aux WC, ennui…), c’est un réel automatisme et c’est les seuls moments ou le téléphone m’a « manqué », ou j’ai été perturbée par son absence (4-5 fois/jour).
  • L’atmosphère était privilégiée avec les autres, on était plus « connectés », on était « là », chacun vaquant à ses occupations mais comme disponible… On s’est naturellement regroupés pour lire sur la terrasse, et le moment avait une saveur particulière.
  • Plus de lecture en journée ! Alors qu’habituellement, je ne lis que le soir…
  • J’ai du faire une liste, toutes les questions à poser à BIG DATA (recette de ci, comment faire ça..) sont remises à plus tard… Et on survit !

Suite à ces retours d’expérience nous avons tenté d’analyser pourquoi nous sommes plus dérangés par une personne captivée par son téléphone que la même personne, dans la même pièce, captivée par un livre. Une des seules explications cohérentes que nous avons trouvé tourne autour de l’imaginaire. Quand vous regardez une personne en train de lire un livre vous vous faites une vague idée du voyage intérieur qu’elle est en train de vivre. Soit elle regarde un magazine de sport, un livre de science-fiction ou une BD humoristique. En revanche il est assez difficile de deviner le monde dans lequel se ballade celui qui est devant son écran : une vidéo de chat ? un article scientifique sur les trous noirs ? un e-mail personnel qui lui retourne le bide ?

 

Dans les faits, nous sommes bien entendu tous d’accord pour dire que ce que vous lisez sur votre écran ne regarde que vous. Ce droit, cette liberté, si on oublie les révélations de Snowden, sont non négociables. Pourtant, quand nous partageons un même espace (salon, chambre, cuisine), il semble difficile de conjuguer relations sociales saines et navigation privée sur la toile. Pour essayer de remédier à ce malaise sociale, nous avons proposé à chacun d’essayer d’éviter au maximum les périodes d’écrans dans les pièces communes.

 

Et vous, qu’en pensez-vous ? Vous pouvez partager votre expérience ou vos réflexions dans les commentaires de cette chronique.

Bonus : comment appliquer la déconnexion hors confinement ?

Lorsque nous avons demandé à la communauté de tenter l’expérience, beaucoup ont pu se prêter au jeu car le contexte du confinement était pratique pour ça (pas de rendez-vous extérieurs ou de rendez-vous au pied levé avec les copains le week-end…) Aujourd’hui, c’est un peu plus difficile car bon nombre d’entre nous ont repris une activité proche de la normale. Voici, pêle-mêle, quelques variantes :

 

  • Vous partez pour une micro-aventure sans téléphone : le « trip carte » quoi. Le temps d’un week-end ou d’une soirée, ou plus si vous voulez. Vous vous souciez de votre sécurité ? Au pire prenez un téléphone sans carte SIM, il pourra vous localiser sur une appli de cartographie (avec fonds de carte pré-chargés) et vous pourrez quand même appeler le 18 ou le 112 en cas d’urgence.
  • Vous n’avez pas de week-ends ou la durée de 2 jours vous fait trop peur (vous êtes nombreux dans ce cas) : commencez par une soirée, chez vous ou pour un bivouac. A 18h ou 19h, plus rien jusqu’à 8h le lendemain. Observez-vous, si ça va vous pouvez augmenter la durée.
  • Vous n’êtes pas obligé.e de le faire strictement : commencez par couper votre réseau social le plus addictif en ne gardant que les e-mails. Si ça va, vous augmenterez la dose le prochain coup.
  • Vous avez une contrainte professionnelle connectée indispensable : encore une fois, mettez de côté la strictitude et prenez votre conf-call, mais pas plus. Mieux vaut faire quelque chose d’imparfait et pas mal plutôt que rien parfaitement.
  • Vous êtes seul.e et pas confortable à l’idée de vous retrouver absolument déconnecté.e de tout, mais l’expérience vous tente quand même ? Motivez un.e ami.e qui habite loin de faire pareil, ça rend la chose collective.
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