Pour passer de l’Amérique du Sud à l’Amérique centrale, nous devons emprunter la voie maritime pour éviter le territoire du Darién. Sur le chemin, en compagnie d’Alain qui a bien voulu nous amener sur son voilier, nous passons quelques jours dans les îles San Blas au large du Panama.
Alain, alias Abuelo! Notre capitaine que nous ne pourrons jamais oublier. Généreux, humble et mystérieux il n’a pas était si facile de découvrir ce personnage venu en aide à notre équipe. Nous avons passé une semaine tous ensemble, 24h/24 sur son modeste voilier de 9,40m. Nous préparions les repas à tour de rôle, dormions tous les 4 dans la même pièce et échangions chaque jour sur les expériences de nos vies… Un grand MERCI à ce vieux loup de mer qui nous a fait vivre une expérience exceptionnelle.
El Valle de Anton. Nous retrouvons les montagnes sur notre route vers le Costa Rica où nous allons retrouver amis et familles…
Canal de Panama. La construction des 77 kilomètres du canal a été parsemée de problèmes, des maladies comme le paludisme et la fièvre jaune aux glissements de terrain. On estime à 27 500 le nombre d’ouvriers qui périrent pendant la construction… Anciennement aux mains des américains il est aujourd’hui sous le contrôle des panaméen.
Nous nous sentons chez nous sur ce petit voilier…
Morgan : « En posant mon pied sur une de ces superbes plages je me souviens de ma soeur qui avait les larmes aux yeux et la voix tremblante lorsque je lui ai appris que nous allions retourner dans “les îles de notre enfance”… et à mon tour je ressens l’émotion forte de revenir ici, je plane, je rêve, mon regard se perd dans l’horizon… je suis heureux et pense fort à ma famille ainsi qu’à Daniel, Joëlle, Audrey, Aurore et Arnaud avec qui j’ai partagé mon enfance autour du monde…
Les indiens Kunas pêchent à plusieurs kilomètres de leurs îles. Lorsque le vent est favorable, ils montent leur modeste voilure et utilise cette rame longue et large comme un gouvernail
A l’approche des l’îles nous postons un gars à l’étrave pour prévenir d’éventuels hauts fonds ou barrière de corail.
Pendant notre semaine dans les Caraïbes le mauvais temps ne nous a pas épargné. Mais ceci n’a jamais réussi à nous gâcher le plaisir d’être là
Lorsqu’une tempête tropicale arrive en même temps que la nuit les choses se compliquent… vite nous cherchons un abri pour nous mettre en sécurité.
Alain aime nous laisser les commandes et nous profitons un maximum. Nous montons le foc, bordons les voiles, barrons pour remonter au près et gérons de A à Z les virement de bord. L’occasion rêvée pour Siphay et Brian d’apprendre les techniques de la navigation.
Petite dédicace pour notre « Bibi ». Betrand qui nous manque toujours autant, ce frère d’aventures que l’on rêve de retrouver sur notre chemin et pouvoir ainsi partager quelques coucher de soleil qu’il aime tant!
Aidés d’une petite corde autour des chevilles réglée de manière que les pieds puissent serrer le tronc de l’arbre nous grimpons aux cocotiers pour récupérer leurs noix, les ramenons à la nage jusqu’au voilier. Au tournevis ou à la machette nous nous régalons du jus dans un premier temps puis récupérons l’amande… un régal !
Nous n’avons pas eu la chance de vivre proche des indiens Kunas comme nous avons pu le faire en Amazonie. Notre passage a été trop furtif pour lier une relation privilégiée avec les autochtones. De plus nous pouvions nous rendre sur les îles uniquement à la nage donc sans matériel photo et vidéo…
Les femmes Kunas portent des robes colorées et des Molas traditionnels. Elles se parent de bracelets multicolores appelés Winnis, ou Chaquiras en espagnol, sur toute la longueur de leurs bras et de leurs jambes. Selon leur croyance, ces bracelets les protègent des mauvais esprits. Photo extraite voyage autour du monde à la voile de Morgan et sa famille : http://tikaimowgli.blogspot.com/
Les indiens Kunas donnent l’impression de construire leurs maisons sur l’eau. Nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que la montée des eaux, de quelques dizaines de centimètres seulement, liées au réchauffement climatique, pourrait faire des dégâts terribles dans cette population issus des Mayas et des indiens d’Amazonie.
Un nuage se prépare à rafraîchir l’atmosphère. Dans ce petit paradis les averses nous offrent un superbe ciel et refroidissent le bateau par la même occasion. « Fermez les hublots les mecs » nous rappellera de nombreuses fois notre capitaine.
Morgan raconte : “Plus de 20 ans après mon passage dans ces îles me voici en train de voyager dans les photos de mon enfance. De remonter le temps en marchant dans les traces que ma famille a laissé dans ce coin du monde. Je ferme les yeux et me remémore les albums photos qui ont meublé ma chambre pendant de nombreuses années à mon retour en France, fin 1992. Et je remercie en silence mes parents pour avoir su entretenir ma mémoire en prenant ces clichés, mais aussi ces vidéos… car bizarrement j’ai l’impression d’arriver chez moi, comme si j’avais quitté ces îles il y a quelques semaines seulement… »
Les pélicans à la pêche dans les îles San Blas. Ces nouveaux compagnons de navigation font partie du paysage. Un réel calme et une grande douceur règne dans les parages.
Première pour Brian : il découvre le voyage à la voile… Les raies de près d’un mètre d’envergure nous font la démonstration de ces vols sous marins très gracieux Attention de ne pas se faire piquer par leur dard bien douloureux et même parfois mortel pour l’homme!
L’archipel des San Blas dans toute sa splendeur : de petites îles de cocotiers de quelques centaines de mètres de diamètre. Mettre le bateau au mouillage dans cet endroit est parfois périlleux à cause des des récifs de coraux. Quelques épaves de voiliers rappellent les risques omniprésents
Nos amis les dauphins à portée de main, ils viennent jouer à l’avant du bateau par bancs de 6 ou 7. Nous n’avons qu’une envie, nager à leur côté. Nous nous sommes jetés à l’eau lorsque le vent s’est calmé mais les dauphins n’étaient plus de la partie…
Notre quotidien sur le bateau nous change radicalement de la vie sur la route, nous passons tout notre temps sur le pont à scruter l’horizon, à lire ou à discuter voyage et aventure avec Alain, notre capitaine. Nous vivons torse nu et sans chaussure… et lorsque il n’y a plus la terre à l’horizon nous flirtons avec la liberté…
En navigation au milieu des Caraïbes, les dauphins nous offrent un spectacle génial. Presque chaque jour nous avons droit à leur compagnie. Juste magique !
Allez ! Hissez la grand voiles !
Cartagena. Faux départ ce jour là, le moteur n’a pas voulu démarrer. Alain se lance dans la mécanique. Après avoir démonté et remonté le démarreur il découvre que des connections sont corrodés par le sel. Nous quitterons la Colombie deux heures plus tard sous une petite brise avec nostalgie…
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