Menu
Préparatifs pour les 3000km dans l’Outback australien | Solidream - Rêves, Défis et Partage - Récits, films documentaires d'aventure
8807
post-template-default,single,single-post,postid-8807,single-format-standard,eltd-core-1.2.1,borderland-theme-ver-2.5,ajax_fade,page_not_loaded,smooth_scroll,side_menu_slide_with_content,width_470, vertical_menu_with_scroll,essb-8.5,wpb-js-composer js-comp-ver-6.9.0,vc_responsive

Préparatifs pour les 3000 km dans l’Outback australien

Morgan : «  L’été 2008, assis à table avec mes parents, j’expliquais à mon père que je voulais traverser la Patagonie à vélo tiré par une aile de Kite-Surf. Nous cherchions donc une solution pour jumeler deux vélos et ainsi avoir un gars qui pilote les vélos et un qui s’occupe de manœuvrer l’aile. Finalement ce projet ne s’est jamais concrétisé mais il est toujours resté dans un coin de ma tête… »

Notre route dans l'outback

Notre route dans l’outback

Nous voici début novembre et l’été approche rapidement dans l’hémisphère sud. Après avoir roulé plus de 2300km sur les terres australiennes nous voici à Adelaide où notre prochain challenge va voir le jour : traverser les 3000km de désert jusqu’a Darwin dans une chaleur peu ordinaire et avec de longues étapes sans point de ravitaillement.

L’idée prend forme

Tout comme nous avons descendu le Yukon en radeau ou la Tongariro River en bodyboard nous cherchons une manière différente, intéressante et palpitante de traverser ce long désert.

Lorsque nous étions en Antarctique, avec les anciens du Kim, nous parlions d’utiliser des ailes de kitesurf pour traverser l’Australie mais sans vraiment avoir étudié le problème. Nous profitions des logiciels de navigation de Daniel pour observer les vents dominants en Australie pendant l’été et découvrions que d’octobre à mars les vents sont plus forts que le reste de l’année dans le centre du pays et soufflent principalement du sud-est. Un vent donc 3/4 arrière pour nous, parfait pour utiliser une aile de traction !

Lors de notre remontée des Amériques à vélo nous ne manquions pas de parler de cette idée, de réfléchir à la faisabilité et d’anticiper les difficultés que nous pensions rencontrer.

Quel type de kite pour nous ?

Alpha HQ 3.5

Plusieurs mois avant d’arriver en Australie nous commençons à nous renseigner sur le type de matériel qu’il nous faut. L’idéal semble être une surface de 3 ou 3,5 m² car en vélo nous ne pouvons pas supporter une trop grande traction : cela nous mettrait rapidement au tapis. Aussi, nous nous entendons pour prendre un modèle de type « débutant » qui sera plus facile à manœuvrer, pardonnera mieux les erreurs et nous coûtera moins cher.

Une fois en Nouvelle-Zélande nous contactons un grand nombre de fabricants et revendeurs d’aile de traction ou kitesurf afin de proposer un partenariat pour ce nouveau défi inédit. Après des heures au téléphone et quelques dizaines d’email nous trouvons un terrain d’entente avec i-distribution et surtout Kite-Tek, un revendeur en ligne de matériel de sport. Il nous livre à Adelaide 4 ailes + 4 barres + 4 harnais. Nous le remercions de devenir un nouveau partenaire de Solidream.

Voici les ailes que nous avons choisi : Alpha HQ 3,5m2

Comment manœuvrer un vélo + un Kite ?

Au moment où nous rédigeons ces lignes nous ne connaissons pas réellement la faisabilité de notre projet. Il est possible que nous n’arrivions pas à utiliser ces grands cerfs volants pour avancer vers le Nord. L’essentiel pour nous est de tenter notre chance sans nous blesser…

Brian livre ses impressions : « Je vois ce défi comme une partie de fun : si nous réussissons, tant mieux ! Sinon tant mieux aussi, car nous aurons essayé quelque chose d’inédit totalement dans l’esprit du projet. J’ai quand même pas mal d’interrogations : est-ce que nous pourrons utiliser les ailes sur la route sans gêner les road trains, ces grands camions qui traversent le pays avec 5 ou 6 remorques ? Allons-nous réussir à manipuler l’aile et le vélo sans soucis ? C’est le défi dans lequel nous nous aventurons qui présente le plus d’inconnues à mon avis. Mais parfois je me dis que la vie n’est qu’une succession de prises de risque et de satisfactions. Si nous réussissons, ça va être grandiose ! Dans tous les cas, nous serons heureux de l’avoir tenté. »

Nous pourrons tenter d’utiliser nos ailes lorsque que le vent soufflera 3/4 arrière, du sud-est. A partir de là, nous devrons faire voler nos ailes en position « neutre », c’est-à-dire qu’elles volent sans pour autant nous emporter en avant. Puis nous enfourcherons nos vélos et tiendrons le guidon avec la main droite et la barre avec la gauche. Tout doucement, nous devrons faire descendre l’aile vers le bord de fenêtre, c’est-à-dire la zone où la traction se fait sentir sans être trop violente. Dès que nous sentirons la voile nous tirer vers l’avant nous devrons mettre les pieds sur les pédales et tenter d’avancer en gardant le bon cap… une main sur le guidon, une main sur la barre…

Ceci n’est que la théorie et il est clair que ce sera bien plus compliqué en réalité. Mais si nous ne tentons pas nous ne saurons jamais si nous aurions pu réussir ou non.

Etienne donne son ressentiment : «  Alors que nous étions en plein milieu du Canada, les gars m’ont annoncé leur souhait de traverser le désert Australien en ‘’Kite Bike’’, je me suis alors dis que ce n’était pas pour moi. Pas pour Gaston Lagaffe ! (C’était avant même mon accident). Mais plus on se rapproche de ce nouveau défi et étudions les possibilités de manœuvrer cet engin, et plus l’excitation et l’envie de tenter ce challenge grandissent en moi.  Les copains  et moi connaissons les risques et les plaisirs d’une telle entreprise, alors je sais que nous mettons tout en œuvre pour que cela se passe au mieux.  Vivement les premières sensations de sentir le vélo tirer par le vent !! »

L’eau et la nourriture ?

Remorque Aevon STD100

L’Outback australien, cet immense désert qui occupe l’intérieur du pays, a fait de nombreuses victimes parmi les gens qui ont voulu s’y aventurer ces dernières décennies. Par conséquent, et pour notre plus grand bonheur, l’état australien a installé quelques tankers d’eau sur la route principale. D’après ce que nous avons pu lire sur Internet la plus grande étape que nous allons faire sans trouver de point d’eau sera de 280km tandis que la plus grande distance sans trouver de nourriture à acheter semble être d’environ 500km.

Il y a des jours où nous devrons nous charger de plusieurs kilos de nourriture et d’environ 15 litres d’eau par personne.

Nos vélos étant déjà très lourds en considérant nos caméras, appareils photos et ordinateurs nous avons la chance de pouvoir compter sur Cycloboost /Aevon qui nous prête et nous livre gratuitement une remorque de vélo à Adelaide : voici le modèle 

3000 km de chaleur

Nous quitterons Adelaide et roulerons vers le Nord pour 3000km jusqu’à la ville de Darwin. Nous prévoyons environ 25 jours de vélo et quelques jours de pause à mi-parcours dans l’unique grande ville se trouvant sur notre chemin : Alice Springs. Aussi, nous pensons ne pas emprunter uniquement la route principale mais avons l’intention de faire plus de 600 km de piste sur la Oodnadatta track afin de sortir des sentiers battus, et voir ce que la nature nous réserve…

La principale difficulté, mis à part l’exploitation du kite-bike, sera la gestion de la chaleur. A quelques semaines de l’été, nous sommes conscients que les conditions seront difficiles et que nous allons souffrir de la chaleur et du soleil. Il sera certainement inévitable de rouler partiellement de nuit afin de profiter de températures plus clémentes. Pour couronner le tout, nous arriverons dans le nord avec la saison des pluies ayant commencé depuis un mois, sous une chaleur écrasante et probablement sous les orages violents…

Enfin nous devrons nous méfier des serpents et autres petites bestioles du désert, particulièrement venimeux dans cette région du monde, et apprendre à vivre avec des milliers de mouches jouant avec nos nerfs…

Send this to a friend