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Préparatifs : descendre le Yukon sur un radeau fait maison | Solidream - Rêves, Défis et Partage - Récits, films documentaires d'aventure
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Descendre le Yukon sur un radeau fait maison

Le Yukon dans son ensemble

Le Yukon dans son ensemble

Le Yukon… Depuis plusieurs mois ce fleuve, qui donne aussi son nom à la région canadienne qu’il traverse, trotte dans nos têtes. Depuis longtemps l’idée de faire un morceau de rivière dans notre voyage nous fait rêver et cela devient aujourd’hui réalité : nous partons demain pour plus de 700km sur un radeau que nous avons fabriqué grâce à l’aide des locaux.

 

Naissance et concrétisation d’une idée

Jack London déjà racontait ses exploits sur ce fleuve lors de l’époque de la ruée vers l’or en 1897 et 1898. Plus récemment, d’autres aventuriers se sont lancés à l’assaut de ce fleuve en canoë comme Alastair Humphreys, lui aussi lors de son tour du monde à vélo. C’est même devenu une épreuve relativement classique pour les touristes à la verve aventureuse que de parcourir les centaines de kilomètres qui nous mèneront de Whitehorse à Dawson City. Mais, comme à notre habitude, nous n’aimons pas tellement faire les touristes. Si l’idée de descendre en canoë nous plaisait, rapidement nous somme arrivés avec un concept de défi beaucoup plus excitant : construire notre propre radeau et descendre avec nos vélos dessus. Un défi beaucoup plus rare, et inédit avec des vélos. Du moins nous n’avons entendu aucune histoire similaire ici à Whitehorse, ou les récits destinés à faire peur aux touristes vont bon train… De quoi faire réagir de nouveau en nous ce mélange entre fébrilité et ivresse d’un défi nouveau à relever, tel que nous avons pu le ressentir dans d’autres challenges comme l’Amazonie ou l’ascension du Mont Tom par exemple.

Déjà aux USA, Morgan et Etienne avaient lancé l’idée, dont la conclusion était, comme d’habitude, « Pourquoi pas ?! ». Arrivés à Vancouver, l’idée était mûrie et Morgan envoyait des demandes d’information sur Couchsurfing. Dariya, une francophone désormais amie qui travaille entre autre pour une radio locale, nous interviewait pour que nous puissions lancer un message de demande d’aide pour accomplir cette étape. Rapidement, nous avons reçu une proposition de Didier, un français installé sur place et artisan du bois qui nous proposait son expertise, ainsi qu’un mail de Colleen et sa famille, prêts à nous héberger en ville pour la durée de la construction. Il n’y a qu’à demander, les gens sont là pour vous aider !

 

La construction

Nous avons discuté avec Didier sur les dimensions à adopter et avons effectué les plans ensemble. Grâce à son expérience, il nous aide à définir ce dont nous aurons besoin. Finalement, nous adoptons la formule suivante : deux radeaux de forme carrée de 12 pieds (3,66m) de côté, que nous jumellerons entre eux avec pare-battages. Cette formule nous offre la possibilité de désolidariser les radeaux entre eux si jamais nous sommes bloqués dans des rapides, de continuer sur un seul radeau assez grand si l’un d’entre eux coule et aussi de filmer l’un des radeaux à l’aide de l’autre pour vous offrir les meilleurs images des cette aventure ! La flottaison sera assurée par 8 barils de 200L par radeau (soit plus d’une tonne de portée chacun) : c’est plus que nécessaire, mais nous assurons le coup si jamais un ou plusieurs d’entre eux devaient percer.

Morgan à la découpe

Morgan à la découpe

Nous nous sommes ensuite mis en quête de bois de récupération autour de la ville. Moira, une amie de Colleen, nous a donné quelques planches et morceaux de contre-plaqué dont nous aurons besoin. Quelques jours plus tard, rendez-vous est pris avec Didier pour acheter le matériel manquant. En un jour et demi seulement, nous construisons nos deux radeaux, prêts à descendre le Yukon ! Grâce à Didier nous avons pu assurer la construction en un temps record et nous assurer de précieux conseils au millimètre pour fabriquer du solide !

Pour les détails techniques de la construction, voici brièvement le séquencement des opérations pour chaque radeau (nous parlons en pieds et pouces):

  1. Armature avec 4 planches de 2×4″ clouées
  2. Pose de 8 traverses de 2×4″ clouées
  3. Vissage de contre-plaqué à la structure, épaisseur 1/2″ sur toute la surface, avec découpe pour ajustement à la longueur de 12′
  4. Vissage de renforts sur le dessous au niveau des jointures de contre-plaqué avec découpes de planches de 2×6″
  5. Construction et pose de rails en bois avec planche de 2×6″, de la largeur des bidons une fois posés sous la surface.
  6. Découpe de renforts et cloutage sur les cotés des rails pour ajustement à l’effort latéral.
  7. Trous pour pare-battages entre radeaux et pour la mise « à quai » (il n’y aura pas vraiment de quai, mais nous nous accrocherons à des arbres).
  8. Mise en place d’un bidon central de 200L pour entreposage de matériel, soutenu par une sangle et encoches en bois vissées à la structure pour maintien.
  9. Trous pour passage d’une corde qui fera office de dame de nage pour les rames; ramage type aviron de dos ou bien debout type gondole, au choix selon les préférences et l’environnement
  10. Sanglage des bidons aux rails.
  11. Mise à l’eau !

Et puis n’oublions pas nos vélos qui seront avec nous, avec les sacoches ! Ils seront sanglés autour du bidon central par paire (deux par radeau) et bénéficieront de la structure de maintien du bidon pour ne pas bouger.

 

Sous les conseils de Didier, nous nous affairons aux opérations

Sous les conseils de Didier, nous nous affairons aux opérations

 

 

Les difficultés

Sanglage final, le radeau est prêt !

Sanglage final, le radeau est prêt !

Nous partons en autonomie pour à priori au moins 10 jours de navigation. Nous avons prévu deux semaines de vivres pour assurer le coup dans les fins fonds du Canada. Cette rivière est calme, mais de nombreux avertissements nous ont été donnés. L’eau sera très froide, n’oublions pas qu’il fait jusqu’à -40°C l’hiver ici et que la rivière y est complètement gelée; les grizzlis pullulent et nous devrons faire attention, comme à vélo; il existe des rapides (de classe 3), pas tellement dangereux en canoë mais pas si simples à négocier avec notre embarcation; le départ se fera du lac Laberge, qui sera agité et long à parcourir s’il y a du mauvais vent.

 

 

La liste de notre matériel

Ce qui est intéressant par rapport au vélo, c’est que nous allons pouvoir embarquer beaucoup plus de matériel. Nous ne nous sommes donc pas privés pour la nourriture.

 

Vivres :

  • Nouilles aromatisées : 72x85g
  • Huile d’olive: 1L
  • Poudre de thé glacé : 1kg
  • Lait en poudre : 1,5kg
  • Conserves de légumes : 4
  • Conserves de salade de fruit : 4x400mL
  • Biscuits (cookies) : 6x900g
  • Viande en conserve : 4x340g
  • Sucre : 2kg
  • Sel : 750g
  • Conserves de petits pois : 2x400mL
  • Riz : 6x900g
  • Peanut Butter : 5kg
  • Lamelles de fromage : 4x500g
  • Conserves de poire : 2x500g
  • Pain de mie : 20x600g
  • Conserves de thon : 8x120g
  • Conserves de saumon : 4x200g
  • Pooridge : 4×1,35kg
  • Jambon frais : 4x375g

 

Matériel spécifique :

  • 3 x seaux 40L (serviront d’espace d’entreposage et de sièges pour ramer)
  • Photocopie d’une carte de la rivière jusqu’à Dawson City
  • 4 x rames type aviron
  • Corde d’amarrage et de liaison entre les deux radeaux
  • Pare-battages
  • Gilets de sauvetage
  • Répulsifs anti-moustiques !

 

See you in two weeks !

Voilà, nous sommes prêts et ne donnerons peut-être pas de nouvelles pendant deux semaines. En attendant, vous pouvez regarder notre dernière vidéo et nous souhaiter bon courage !

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