Bilan et chiffres de trois ans de tour du monde à vélo
Trois ans de voyage, majoritairement à vélo, sur tous les continents. Pendant ce tour du monde, nous avons souhaité porter les valeurs auxquelles nous croyions en quittant la France, et même bien avant cela : Rêves, Défis et Partage. Nous pensons avoir démontré par l’action qu’il est possible de réaliser ses plus grands rêves avec une dose suffisante de volonté, de détermination et de travail. De nombreux défis sont venus pimenter ces dizaines de milliers de kilomètres à vélo : la traversée du désert du Sahara, une expédition à la voile jusqu’en Antarctique, la traversée des Andes en pédalant à près de 5 000 m d’altitude, la traversée de la forêt amazonienne, l’ascension du Mont Tom (4 163 m) en Californie, la descente du Yukon sur un radeau construit de nos mains, l’arrivée à l’Océan Arctique en Alaska, la descente de la rivière Tongariro en bodyboard en Nouvelle-Zélande, l’expérimentation du kitebike durant la traversée de l’outback australien, le passage dans la jungle tropicale des montagnes des Cardamome au Cambodge, une virée illégale dans l’ancien Tibet en Chine ou encore le passage des hauts cols des Tian Shan en Asie Centrale.
Voilà pour l’exhaustivité, mais tout ceci n’aurait pas été possible sans une grande dose de solidarité : tout d’abord par l’amitié qui nous a soudés, mais bien sûr grâce aux nombreuses familles qui nous ont accueillis sur la route (voir l’album photo Solidhosts), et enfin avec l’aide de nos donateurs et partenaires qui ont soutenu financièrement (ou matériellement) notre projet de tour du monde.
Quelques chiffres après 3 ans sur les routes
- 400 000 : mètres de dénivelé positif.
C’est-à-dire le nombre de mètres grimpés à l’aide de nos vélos. Ceci est une valeur estimée, équivalent à 83 fois l’ascension du Mont Blanc, qui donne une idée plutôt qu’une réelle statistique précise. Mais quand on sait ce que représentent rien que 1 000 mètres de « D + » dans une journée, ça nous fait mal rien que de lire ce chiffre…
- 54 300 : kilomètres parcourus à vélo dont 7 400 sur piste
Vous pouvez voir notre itinéraire précis ici. Loin d’être un objectif à tout prix, les 50 000 km étaient déjà pour nous, au départ, bien plus que des tours de pédale à donner. Finalement, ils sont, par analogie, une mesure à la hauteur de la richesse du monde que nous avons découvert qui, elle, n’est pas quantifiable.
- 23 000 : euros par personne. Budget approximatif pour ceux qui ont voyagé 3 ans avec Solidream.
Avec un budget initial planifié à 20 000 euros/pers, le surcoût occasionné s’explique de différentes manières : suite à un soutien plus élevé qu’espéré nous avons réinvesti dans le matériel dédié à l’image (nouveaux objectifs, cartes SD, micro pour un meilleur son, ordinateurs pour les montages vidéos), avons dû remplacer du matériel défectueux et enfin, avons dépensé dans les cybercafé et autres connexion Internet .
- 1098 : jours qu’aura duré le voyage.
Que dire ? Que ça passe plus vite que ce qu’on imaginait ? Ça serait un peu la réponse facile une fois l’aventure terminée, même si c’est un sentiment partagé par toute notre équipe. Pendant ces 36 mois, si le soleil a buriné nos peaux et fait vieillir nos visages, les rencontres, quant à elles, on fait grandir notre expérience de la vie et nos connaissances sur l’humanité.
- 668 : nuits passées chez l’habitant, amis ou famille
Nous pourrions repartir sans tente que nous ne serions pas trop inquiets. Sans jamais demander à être hébergés, les habitants du monde entier nous ont accueillis chez eux, partout. Ce périple nous a prouvé par les faits que la générosité n’est pas directement liée à la culture d’un pays et que l’accueil chaleureux existe partout. Ce serait triste de ne pas oser partir à cause de la peur de l’étranger, non ?
- 572 : jours passés à découvrir sur place
Ce sont les jours durant lesquels nous n’avons pas roulé : nous avons découvert un endroit, partagé des moments privilégiés avec nos hôtes, vadrouillé dans des villes mythiques (exemple : San Francisco, Bangkok, Valparaíso) ou bien profité des paradis sur Terre où nous sommes arrivés par hasard (exemple : Alter do Chão sur les rives du Tapajos au Brésil).
- 452 : jours sur nos vélos
Avec la mentalité du groupe de « tracer pour profiter », le vélo est resté pour nous un moyen et pas une fin. Bien sûr, nous y avons pris goût, sinon nous serions des masochistes ! Mais soulignons que les jours roulés représentent « seulement » 45 % des jours totaux.
- 423 : nuits dormies en tente, hamac ou belle étoile
En court, ce sont les nuits durant lesquelles nous avons dormi dehors. Loin d’être une corvée, le bivouac a bien sûr ses bons côtés, même en équipe : c’est un peu le moment où nous nous sommes retrouvés « chez nous ». Si planter la tente aux abords des villes est parfois difficile, admirer le soleil ne pas se coucher dans la région Arctique d’Alaska est pour le moins magique.
- 258 : kilomètres maximum roulés dans une journée.
Cette étape record a été réalisée entre Fredrieschafen (Allemagne) et Neuchâtel (Suisse). La cause : nous voulions arriver au plus vite chez Bertrand, qui nous accueillait chez lui à La Chaux-de-Fonds.
- 120 : kilomètres, moyenne des jours roulés.
Le vélo permet de parcourir une distance journalière relativement grande. Commencer tranquille au début de son voyage et augmenter pour trouver son rythme optimal paraît être une solution qui fonctionne. Nous sommes jeunes, aimons le goût de l’effort et choisissons de « tracer pour profiter » des moments de voyage sans déplacement. C’est ainsi que nous sortons une moyenne relativement élevée pour des voyageurs équipés de vélos lourds et usés par le temps. Mais, veuillez noter, que les distances journalières n’ont aucun lien avec la richesse du voyage et que c’est uniquement une volonté personnelle qui nous a incité à avancer toujours un peu plus loin… Entre plaisir dans le vélo lui-même et moments de pause, effort intense et roulage tranquille, chacun sa préférence !
- 72 : jours navigués.
C’est une expédition en Antarctique de 40 jours à bord du voilier Ocean Respect, en compagnie des anciens du Kim, qui nous a vu découvrir le continent Antarctique. S’ajoutent à cela la remontée de l’Amazone depuis Santarém jusqu’à Manaus, et une bonne semaine de navigation à bord de Dérobade, guidés par notre capitaine Alain pour rejoindre le Panama depuis Carthagène en Colombie. Puis, notre progression vers le nord par l’Inside Passage au Canada, sur le bateau de Dan, pour nous ancrer à Prince Rupert, au nord de la Colombie-Britannique. Enfin, nous avons sillonné 750 km du mythique fleuve Yukon pendant huit jours à bord d’un radeau construit non loin de Whitehorse.
- 62,5 : euros/pers dépensés pour se loger en trois ans de voyage (!)
Nous avons été contraints de payer pour dormir en refuge lors de notre étape de haute montagne dans le Sud bolivien. Les nuits par -20°c nous ont convaincu de débourser quelques euros pour alterner nuit au « chaud » et nuit en tente pendant une semaine. Soit 3 nuits en refuge payant ou dans la salle d’un restaurant, à 1,5 €/personne… Parfois, pour travailler sur nos images, pallier à la maladie de l’un d’entre nous (comme lors de la fracture de la clavicule d’Etienne par exemple) ou une seule et unique fois pour Noël au Mexique, nous pouvons dire que nous avons fait ce voyage sans payer d’hébergement : ça n’a pas été une contrainte immense, plutôt un mode de vie que nous avons adopté et apprécié, facilité par le fait de voyager en équipe.
- 44 : pays visités (si l’on omet l’Antarctique qui n’est pas un pays, mais tout de même un continent)
Plutôt une conséquence qu’une cause. Nous ne cherchons pas à visiter le plus de pays possible mais plutôt à vivre des expériences fortes. Paradoxalement, c’est en ayant fait le tour du monde que nous nous sommes rendus compte de l’infinité des possibilités de notre planète. Plus on en fait, plus les idées se multiplient, et c’est tant mieux ainsi !
- 10 : nombre de nuits pour lesquelles l’équipe a payé pour dormir
Clairement, le budget économisé sur hébergement nous a permis de nous faire plus plaisir sur l’alimentation, et nous sommes aujourd’hui tellement heureux d’avoir adopté ce mode de fonctionnement ! Il est certes inconfortable, mais il nous a permis, en vivant dehors, de multiplier les rencontres. Cela nous a aussi permis de fonctionner de manière plus « normale » une fois en ville (pour boire une bière avec nos hôtes par exemple) où les prix augmentent sacrément, comparés à la vie nomade.
- 8 : euros dépensés par jour par personne
Nous avons globalement respecté notre budget initial de 8€/jour/personne pour l’ensemble des frais quotidien (nourriture, matériel, médicaments…). Plus que d’être une contrainte à respecter à tout prix (et c’est le cas de le dire 🙂 ), ce budget donne une idée du mode de vie adopté. Une fois en ville, nous avons parfois fait quelques écarts pour ne pas contrevenir au mode de vie de nos hôtes qui nous accueillaient si gentiment. Nous avons essayé de corriger ces écarts une fois sur la route : pâtes, sel, thon, oeufs.. .
La vie en Europe, en Amérique du Nord ou en Océanie n’est pas simple avec un budget pareil. Mais il faut avouer qu’en Asie (en général) ou en Amérique latine (à part peut-être l’Argentine, le Chili et le Brésil) ce budget est large pour celui qui cherche simplement à manger.
A savoir que les billets d’avion ne sont pas compris dans ce budget quotidien. Ils ont été en partie financé par les donateurs et mécènes tout au long du voyage.
- 4 : nombre de pays où nous n’avons pas pu boire une bière.
Sur 44 pays visités, c’est seulement dans les pays suivants où un des challenges cachés de Solidream n’a pas pu aboutir : Mauritanie (passage expresse en pick-up), Honduras (nous avons passé 1 jour et demi dans ce pays), Ouzbékistan (Siphay et Brian étaient malades et Morgan ne voulait pas boire tout seul) et au Turkménistan (passage express en camion et en train, nous n’avions pas le temps de nous arrêter). Donc les prochains qui passent dans ces pays, buvez une mousse à la santé de Solidream !
- 3 : années passées, non-stop, à effectuer ce voyage.
Nous avons fait un voyage planifié, c’était un choix délibéré. En équipe, il est difficile de fonctionner en pensant 100% carpe diem. La raison est simple : nos envies sur le parcours nous auraient vite éloignés les uns des autres. Avoir un projet commun a maintenu l’équipe dans la même direction tout au long du périple, et c’est ainsi que Solidream a réussi à propager les valeurs de rêves, défis et partage.
Et vous, c’est quoi votre #solidream ?